Caroline P.

Conseillé par (Libraire)
7 septembre 2020

Dimitri, jeune homme brillant et prometteur réussit les études qu'il faut et tente une entrée fracassante dans le monde des adultes sur la grande scène de l'ambition et de l'amour. Mais gagner sur tous les tableaux réclame de renoncer à quelques-uns des idéaux qui avaient forgé sa jeune conscience. Un jour il claque les portes de la réussite sociale et se tourne vers son désir d'écriture et d'amour absolu. Il trouve alors l'inspiration dans les figures de Max Ernst, Pollock et celle de l'emblématique Louis Pouzin, inventeur français malheureux du système internet qui l'aide à démonter la comédie humaine des puissants et du pouvoir. L'amour, lui, s'incarne dans une passante croisée au hasard des rues de Madrid et de Paris. Dimitri est ainsi le portrait d'un jeune homme ballotté, mais têtu à poursuivre ses rêves au risque de la perte. A travers ce héros ambigu, E. Reinhardt nous raconte une époque, une société. Il le fait avec humour, une forme de désarroi élégant mais une envie de ne pas abandonner encore face au monde tel qui va.

22,00
Conseillé par (Libraire)
7 septembre 2020

Dans sa quête d'apaisement, Carrère ouvre le chapitre des sagesses orientales, après celle de la foi chrétienne explorée dans « le Royaume ». La matière première du récit continue d'être ce moi encombrant, agité, hypertrophié, instable au point de s'effondrer. Le cheminement chaotique de l'auteur, fait des multiples expériences de l'amitié, de l'amour, des fracas de l'histoire est lu à travers cet effort constant pour atteindre à une maîtrise – ou une déprise –, celle que donnerait la pratique de la méditation : une tentative toujours à recommencer tant la fragilité psychique de notre homme est grande. Mais il persévère. Carrère n'écrit pas un énième roman autobiographique, il nous tend le miroir de notre propre intranquillité et nous donne à lire ses « essais » pour guérir. Les chapitres défilent au rythme de la respiration, un coup Yin, au coup Yang, comme autant d'illustrations du succès ou de l’échec de cet exercice primordial qui est d'apprendre à vivre.

Des médicis au bitcoin

Guillaume Maujean

Tallandier

19,90
Conseillé par (Libraire)
20 mai 2020

L'expression consacrée veut que deux choses gouvernent le monde : l'amour et l'argent. Pour l'amour, des rayonnages entiers peuvent être remplis d'histoires de couples célèbres. Pour ce qui est de l'argent, la chose est beaucoup moins évidente. Même si l'on connaît quelques chefs d’œuvre, ceux de Balzac ou Zola en particulier ayant traité le sujet, les banquiers sont une espèce peu courtisée des romanciers ou des biographes. Pourtant, comme le rappelle justement Guillaume Maujeau, partout où la civilisation s'est développée il y a eu un essor de l'organisation des richesses : l'invention des banques et de ses différents procédés au fil des siècles sont des étapes majeures du développement économique et civilisationnelle. Par une série de portraits dépeignant l'essentiel, on découvre les grandes figures historiques de la finance de la Renaissance à nos notre époque contemporaine. Certains furent machiavéliques, d'autres philanthropes, tous d'une inventivité ou d'une audace remarquables. Ces hommes ont fabriqué un peu plus que moins le monde tel qu'on le connaît, c'est pourquoi ces courtes biographies, bien éloignées de l'aridité de l'essai économique, sont passionnantes.

Une vie de bohème

Flammarion

23,90
Conseillé par (Libraire)
20 mai 2020

Louise de Vilmorin est une figure que l'on croit connaître, le nom qu'elle porte résonne et on a en mémoire la femme élégante presque évanescente. Geneviève Haroche-Bouzinac vient montrer la profonde dualité du personnage : oui, elle fut une mondaine, incarnation d'une aristocratie prise entre son fief familial et un nomadisme cosmopolite ; oui elle fut une femme accompagnée de nombreux hommes, tous célèbres. Mais ce que cette biographie révèle, c'est l'envers de cette image trop simple et réductrice. On découvre une femme surtout mélancolique, en quête d'un amour qui lui échappe toujours et au fil des années construisant avec un véritable sérieux une œuvre importante, multiple allant du roman au scénario, de la poésie au conte. Retraçant aussi à travers cette figure si emblématique l'âge d'or d'un monde intellectuel d'une richesse inouïe, la biographe fait redécouvrir l’œuvre de cette créatrice que l'on confine à un univers suranné mais qui connut toutes les avant-gardes.

Conseillé par (Libraire)
14 mai 2020

Temps futur, monde violent et incertain : voilà planté succinctement le décor de ce roman de fiction politique. Pour plus de détails : le monde s'est réellement radicalisé, les antagonismes sont à leur comble. En Israël, les ultra-orthodoxes se sont emparés du pouvoir et ont instauré un régime strictement religieux. Alors que le pouvoir en place s'apprête à franchir un pas supplémentaire et irréversible vers une surveillance inédite des individus, Haïm, bras droit du Rav qui dirige ce Grand Israël décide de trahir, emportant avec lui les plans secrets de cette ultime stratégie. Il fuit vers Tel-Aviv, qui a fait sécession et est devenu le refuge des derniers libéraux de la région. Nous suivons tour à tour des personnages d'horizons différents qui viennent éclairer de leur destin les alternatives possibles à l'action dans un monde complexe, hésitant à obéir, résistant, aimant... Alexandra Schwartzbrod réussit ce roman comme un condensé de ce qu'elle écrit depuis longtemps, les tensions de la société israélienne, sa culture, la politique internationale, le tout dans un roman d'anticipation fort réussi.