Eireann Yvon

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Amoureux de la lecture et de la Bretagne, j'ai fait au hasard des salons littéraires de la région beaucoup de connaissances, auteurs ou lecteurs.
Vous trouverez mes chroniques ici :
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A bientôt.
Yvon

22,00
Conseillé par
10 décembre 2015

Mondes cruels.

Première lecture de cette très célèbre auteure américaine plutôt connue, me semble-t-il, par ses romans que par ses recueils de nouvelles. La quatrième de couverture donne le ton, c’est dur, très dur !
Seize nouvelles en trois parties sur quatre cent soixante-quinze pages ! Taille respectable pour ce genre d’ouvrage.
Dans « Tête de citrouille » une femme Hadley, récente veuve, a un choc en cette soirée d’Halloween ; un homme avec une citrouille sonne à sa porte ! Cet homme, Anton Kruppe, elle le connait à peine et regrette fort de l’avoir invité à passer la voir ! En fin de soirée elle le regrettera beaucoup !
« Une agression à l’arme blanche » nous explique comment de bouche à oreille et suivant la crise d’un couple en instance de séparation une histoire peut être déformée ! Un très bon texte !
« La baby-sitter », une femme se pose la question : le faire ou pas ? Elle le fera ! Et la pauvre petite baby-sitter Philippine n’y est absolument pour rien ! Tout ce qu’elle a fait c’est de garder les enfants !
« Amputée », au jeu de l’amour et du hasard, des fois on gagne, des fois on perd. L’amour c’est beau pour cette femme amputée des jambes au niveau des genoux, mais son amant est marié ! Le jeu, ce sont pour elle les casinos et les tables de jeu d’Atlantic City ! Une histoire forte !
Les enfants sont souvent cruels avec les plus faibles qu’eux ! Dans « Chasseur de primes », le pauvre Arvin Huehner le payât de sa vie !
Adrienne Meyer, personnage principal de « Succession » ne s’attendait pas à la suite d’évènements qui allaient jalonner sa journée ! Elle venait pour la succession de son époux récemment décédé, elle repart avec un bébé dans les bras ! Une histoire des plus étranges et angoissante !
« Don d’organes » m’a posé un problème de lecture, non pas que le texte soit mauvais, mais la technique de présentation m’a franchement rebuté !
La nouvelle qui donne son titre à l’ouvrage clôt ce livre. Et elle ne dépareille pas, bien au contraire !
Sophie est veuve depuis peu. Elle reçoit une mystérieuse enveloppe. Comme expéditeur une initiale K, puis une autre signée Klok… Elle se souvient et accepte une invitation dans le fin fond du Minnesota à trois heures de voiture du dernier aéroport…
Beaucoup de personnages, certains sont insupportables comme cette belle femme, ancien mannequin, qui rencontre sa fille venant de subir une très grave opération ! Rien ne lui convient, aucun restaurant ne trouve grâce à ses yeux ! Désespérant ! Une jeune fille de quatorze ans est au chevet de son père mystérieusement passé à tabac, elle croise par hasard un ancien de ses professeurs, méfie-toi fillette ! Une jeune fille retrouve son cousin Sonny dont elle était amoureuse il y a quelques années. Il vit en foyer après avoir purgé une peine de prison ; l’accueil n’est pas celui qu’elle espérait. Se retrouver en allant chercher des actes de décès, est-ce pour Yvonne et Willie la renaissance d’une relation amoureuse lointaine ? Durant une soirée anniversaire, la maîtresse de maison parle avec un de ses convives, le jeune homme semble bien la connaitre, mais elle pas du tout ! Un malaise s’installe, car l’invité n’est pas des plus éduqués et a des propos incohérents. Un petit garçon de 4 ans ne comprend pas les changements dans sa vie de famille, son père est tous les jours à la maison, sa nounou n’est plus là, et les promenades avec son géniteur sont souvent bizarres.
Des femmes surtout, qui voient leurs existences mises à mal par des évènements souvent tragiques. La mort est très souvent présente, le veuvage aussi.
Quelques titres de nouvelles annoncent clairement la couleur : « Saloperie », « Amputée », « Correction », « Succession », « Don d’organes », « Certificat de décès ».
Certaines de ces nouvelles sont glauques avec parfois des chutes très énigmatiques, une écriture de grande qualité mais que j’ai trouvé relativement ardue.

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5 décembre 2015

Vogue la vie...

Quelques précisions sur ce titre :
Bosco est un terme de la marine désignant sur un navire le maître d’équipage dans la marine marchande.
Kerpalud est un quartier de Paimpol près du centre-ville en direction de Ploubazlanec.
Nous sommes à la fin des années 1890 sur l’Île aux Chiens (au large de Saint Pierre et Miquelon) de triste réputation. Joseph Tallec est un tout jeune enfant de Paimpol vivant dans cet enfer. Il est gravier, (enfants qui retournaient les morues sur des plages de galets pour les faire sécher), métier dont Charles Le Goffic dira :
- «Voulez-vous savoir jusqu’où peut descendre l’exploitation de la pauvre bête humaine ? Tâchez de venir ici quand un jour débarqueront les graviers de Saint-Pierre ».
Suite à une bagarre avec un gardien qu’il pense avoir tué, il s’enfuit en direction du Canada où, ayant pris une fausse identité, il vivra deux ans. Mais la nostalgie de la Bretagne est la plus forte.
Il rentre au pays… où la justice le rattrape ! Le tortionnaire des jeunes graviers n’est pas mort. Son seul crime est donc « Usurpation d’identité », ce qui est beaucoup moins grave. Son procès permettra de connaître le sort peu enviable de ces esclaves méconnus.
Le verdict est relativement clément avec l’obligation de servir dans la marine d’état. « La Royale » est le terme le plus couramment utilisé.
Commence alors une carrière exemplaire de marin qui connaîtra la « Grande Guerre », puis comme de nombreux habitants des Côtes du Nord (nom de l’époque), il s’engagera dans la « Marchande ».
Louisiane et Emeline sont deux jeunes filles, amies et pleines de belles intentions, leur rêve : partir en Afrique aider les populations les plus démunies. Elles passeront leur diplôme d’aide-soignante, ce qui est une consécration surtout pour Emeline qui était analphabète. Elles ont été à la rude école de la guerre !
Tous ces personnages se retrouveront sur « L’Afrique » qui a réintégré sa qualité première de paquebot après avoir servi de transport de blessés sous pavillon belge ! Le départ a lieu de Bordeaux, direction le Sénégal, le 09 janvier 1920 pour ce qui sera la plus grande catastrophe de l’histoire de la Marine Marchande Française.
Que des personnages forts et attachants, en plus des trois principaux cités plus haut ; on trouve aussi un marin, un vrai qui fait partie de l’histoire maritime, Antoine Le Du, commandant de l’Afrique, né lui aussi à Paimpol qui, dans la grande tradition de l’ancienne école, trouva la mort en refusant de quitter le navire qui sombrait.
Il est à noter que les membres d’équipage rescapés furent l’objet d’une certaine suspicion pour ne pas avoir sauvé plus de passagers, mais ils furent tous blanchis par les affaires maritimes et la justice.
Un hommage à une région (qui est la mienne) à travers le destin d’un de ses enfants : Joseph Tallec ! De simple gravier à bosco à la Compagnie Maritime des Chargeurs Réunis, que de chemin et que de mers affrontées ! Il faut souligner qu’un nommé Joseph Corlouër était sur l’Afrique au moment du naufrage !
Dans une précédente chronique, « Des garçons bien élevés », je parlais du plaisir de redécouvrir certains quartiers de Londres ! Que dire ici ! Mon enfance défile au gré des lignes : Kerity, Paimpol, Plouézec, Ploubazlanec, Plounez, Poulafret, l’abbaye de Beauport, la pointe de l’Arcouest etc !
Certains noms de famille, Cadic par exemple, aussi me parlent !
Un grand livre très documenté qui mêle sur 250 pages la vérité historique et le roman !

roman - traduit de l'anglais (Irlande) par Pierre Demarty

Grasset

20,90
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2 décembre 2015

À la recherche du fils.

À la recherche du fils.
Auteur irlandais qui semble cultiver un grand mystère autour de lui. Ce livre a été édité, semble-t-il, pour la première fois en 1976, puis réédité en 2013. Il a fait l’admiration de plusieurs grandes plumes irlandaises : Colm Toìbin ou Colum McCann, ainsi que Joyce Carol Oates, excusez du peu !
Une excellente préface du traducteur donne le ton de ce livre tentant de percer les zones d’ombres voulues par Desmond Hogan lui-même.
Nous sommes à Ballinascloe, à l’ouest de l’Irlande dans le comté de Galway au début des années mille neuf cent soixante-dix. Susan Hallrahan, depuis le décès de son mari, attend, non plus George, qui ne reviendra pas, mais qui reste très présent dans son souvenir. Non, elle attend son seul fils, Diarmaid, qui fuyant l’Irlande s’est réfugié dans le « Swinnig-London » avec ce que pour Susan cela comporte d’interdits ! Elle revient à ses premières années de mariage, en 193o, époque où les hommes allaient travailler à Londres, Birmingham, bref vers l’Angleterre ennemie héréditaire. Puis George lui annonce son intention de départ pour les États-Unis, terre où il fera fortune ! Cruel destin en 1954 à la naissance de leur seul enfant, il était déjà décédé, lui qui avait fait la guerre, dans un accident d’ascenseur ! Il était représentant de commerce au chômage. Rêves d’opulence envolés, il faut qu’elle gagne sa vie et qu’elle élève seule ce garçon venu au monde sur le tard.
Elle se remémore également l’enfance de Diarmaid, garçon solitaire et silencieux, silence qui allait jusqu’à effrayer sa mère. Il a connu un jeune garçon de son âge, Derek, il s’en était d’après sa mère épris, mais Derek n’avait pas supporté les moqueries dont il était l’objet et s’était suicidé !
Nous passons par à-coup en 1972, maintenant après le père, c’est son fils qu’elle attend, elle trompe son monde en donnant de bonnes nouvelles alors qu’elle n’en reçoit pas !
Mais un jour la missive tant attendue arrive, il rentre à la maison… bientôt.
Les nouvelles du monde sont alarmantes, la situation en Irlande du Nord se dégrade, Belfast est, d’après la radio, à feu et à sang.
Son fils tant attendu arrive enfin, il a changé, elle s’aperçoit qu’elle ne le connait pas, qu’elle ne l’a peut-être jamais connu ou compris. Mince et cheveux longs, visage aminci, elle trouve qu’il ressemble à un Rolling-Stone, son groupe favori.
Quelques temps après le retour de son fils en Angleterre, elle partira à sa recherche, et découvrira l’ambiguïté de leurs relations, elle fera également connaissance de certaines de ses relations, femmes ou hommes, et comprendra que plus rien n’est dorénavant comme avant.
Le monde n’est plus le même et Diarmaid non plus !
Susan Hallrahan est le principal personnage de ce roman, son défunt mari George l’a laissé jeune et peu fortunée pour élever leur fils ; elle travaille comme couturière et est appréciée de son entourage. Son fils, le taiseux Diarmaid Hallrahan, étouffe en Irlande surtout qu’ailleurs un vent de liberté souffle sur la jeunesse.
Puis plein de personnages durant le voyage anglais qui ne sera pas uniquement londonien. Bridget, tante de Susan, malade d’un cancer, des jeunes filles, Eléonore, des jeunes gens, Michael en particulier vivant dans une communauté un peu bohème.
Une construction pleine de retour en arrière, l’auteur prenant un malin plaisir à revenir dans la vie de Mrs Susan Hallrahan. Une plongée dans la vie de Londres des années soixante-dix, ville déjà à la mode !
Il était difficile de ne pas mentionner l’IRA et Bernadette Devlin dans ce livre.
Une très belle écriture très personnelle, encore une belle découverte pour cette fin d’année !

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2 décembre 2015

À gorges déployées !

Nouvel auteur anglais, pour moi qui ne suis pas vraiment un fan des romans policiers de la Perfide Albion. Malgré que je reconnaisse bien volontiers que certains auteurs, je pense à Martin Waitts et donc Tony Parsons, les ont fait remonter dans mon estime.
Un prologue (1988) et trois parties, « Octobre #mortauxporcs » « Novembre. À quoi rêvent les morts » « Décembre. Perdu de vue », le tout en 38 chapitres sur pratiquement 430 pages que l’on ne voit pas passer.
1988. Des garçons courageux, élèves d’une grande école, violent en réunion une jeune fille ; dans une dernière tentative de fuite, elle crève l’œil d’un de ses assaillants.
L’inspecteur Max Wolf après avoir déjoué en désobéissant à sa hiérarchie un attentat terroriste commence une nouvelle carrière. Il fait dorénavant partie de la section « Homicides » et c’est un début en fanfare qui l’attend. Un banquier Hugo Randolph Buck est trouvé égorgé, du beau travail, mais avec quelle arme cette blessure a-t-elle été infligée ? Sur les lieux, un somptueux bureau, il découvre un simple mot écrit avec le sang de la victime « Porc ». Il interroge sa veuve, grande et belle russe, qui lui avoue qu’elle a surpris son époux avec la gouvernante, puis se dénude pour lui montrer son corps plein de bleus. Une femme battue.
Changement d’univers pour le second cadavre, un SDF drogué, le mot « Porc » est aussi inscrit par terre. La même blessure, le même assassin ? Quel lien entre eux ? Et encore quelle arme est-elle capable d’infliger cette blessure ?
Pendant ce temps sur Internet une journaliste écrit un papier au vitriol et affuble le tueur d’un surnom ce qui se fait beaucoup, « Bob le boucher ».
Le SDF est identifié, Adam Jones, son lien avec Buck, l’école Potter’s Field. Wolf découvre rapidement qu’ils appartenaient à une sorte de clan de 7 « Soldats », groupe très uni ! Que sont-ils devenus ?
Les morts vont se suivre, mais pas forcément se ressembler !
Wolf ne se doute pas qu’il va falloir briser bien des portes et raviver bien des rancunes pour avoir la clé de l’énigme… le système scolaire britannique n’a pas que des qualités. Que vous soyez riches ou pauvres !
Max Wolf est une figure très attachante, un peu à l’opposé des flics modernes, il élève seul sa fille avec amour, carbure au triple expresso et plus rarement aux boissons alcoolisées. Bref un brave homme !
De très nombreux personnages, divisés grosso modo en deux catégories, les bons et les victimes ! Les policiers et les trépassés, plus, malgré tout, quelques seconds rôles, une journaliste Scarlet Busch où Peregrine Waugh, figure de proue et autoritaire de Potter’s Field, est sur place depuis des années et a très bien connu tous les garçons passés par cet établissement, des anciens combattants, des policiers dévoués et des gens cachant un terrible secret !
Tous les ingrédients pour faire un excellent roman noir, très noir.
Débuter un récit par un viol collectif suivi d’une vengeance très longtemps après est très en vogue cette année. Après l’écossais James Oswald avec « De mort naturelle », c’est au tour de l’anglais Tony Parsons d’exploiter le filon avec ce titre et la même réussite, deux très grands romans ! Des découvertes pour bien terminer l’année !
En prime pour moi, une balade dans certains quartiers de Londres où j’ai travaillé durant trois ans.
Extraits :

Conseillé par
2 décembre 2015

À gorges déployées !

Nouvel auteur anglais, pour moi qui ne suis pas vraiment un fan des romans policiers de la Perfide Albion. Malgré que je reconnaisse bien volontiers que certains auteurs, je pense à Martin Waitts et donc Tony Parsons, les ont fait remonter dans mon estime.
Un prologue (1988) et trois parties, « Octobre #mortauxporcs » « Novembre. À quoi rêvent les morts » « Décembre. Perdu de vue », le tout en 38 chapitres sur pratiquement 430 pages que l’on ne voit pas passer.
1988. Des garçons courageux, élèves d’une grande école, violent en réunion une jeune fille ; dans une dernière tentative de fuite, elle crève l’œil d’un de ses assaillants.
L’inspecteur Max Wolf après avoir déjoué en désobéissant à sa hiérarchie un attentat terroriste commence une nouvelle carrière. Il fait dorénavant partie de la section « Homicides » et c’est un début en fanfare qui l’attend. Un banquier Hugo Randolph Buck est trouvé égorgé, du beau travail, mais avec quelle arme cette blessure a-t-elle été infligée ? Sur les lieux, un somptueux bureau, il découvre un simple mot écrit avec le sang de la victime « Porc ». Il interroge sa veuve, grande et belle russe, qui lui avoue qu’elle a surpris son époux avec la gouvernante, puis se dénude pour lui montrer son corps plein de bleus. Une femme battue.
Changement d’univers pour le second cadavre, un SDF drogué, le mot « Porc » est aussi inscrit par terre. La même blessure, le même assassin ? Quel lien entre eux ? Et encore quelle arme est-elle capable d’infliger cette blessure ?
Pendant ce temps sur Internet une journaliste écrit un papier au vitriol et affuble le tueur d’un surnom ce qui se fait beaucoup, « Bob le boucher ».
Le SDF est identifié, Adam Jones, son lien avec Buck, l’école Potter’s Field. Wolf découvre rapidement qu’ils appartenaient à une sorte de clan de 7 « Soldats », groupe très uni ! Que sont-ils devenus ?
Les morts vont se suivre, mais pas forcément se ressembler !
Wolf ne se doute pas qu’il va falloir briser bien des portes et raviver bien des rancunes pour avoir la clé de l’énigme… le système scolaire britannique n’a pas que des qualités. Que vous soyez riches ou pauvres !
Max Wolf est une figure très attachante, un peu à l’opposé des flics modernes, il élève seul sa fille avec amour, carbure au triple expresso et plus rarement aux boissons alcoolisées. Bref un brave homme !
De très nombreux personnages, divisés grosso modo en deux catégories, les bons et les victimes ! Les policiers et les trépassés, plus, malgré tout, quelques seconds rôles, une journaliste Scarlet Busch où Peregrine Waugh, figure de proue et autoritaire de Potter’s Field, est sur place depuis des années et a très bien connu tous les garçons passés par cet établissement, des anciens combattants, des policiers dévoués et des gens cachant un terrible secret !
Tous les ingrédients pour faire un excellent roman noir, très noir.
Débuter un récit par un viol collectif suivi d’une vengeance très longtemps après est très en vogue cette année. Après l’écossais James Oswald avec « De mort naturelle », c’est au tour de l’anglais Tony Parsons d’exploiter le filon avec ce titre et la même réussite, deux très grands romans ! Des découvertes pour bien terminer l’année !
En prime pour moi, une balade dans certains quartiers de Londres où j’ai travaillé durant trois ans.