Accusées de collaboration horizontale, elles furent des milliers à être tondues lors de l'été 1944.

Soixante dix années plus tard, c'est ce passé peu glorieux qui remonte à la surface par la faute de Garance, jeune capitaine de gendarmerie (à qui on ne l'a fait pas). Au départ de son enquête, un jeune professeur d'histoire-géo qui s'est fait descendre en pleine campagne bourguignonne. C'est en fouillant le domicile de la victime que Garance va découvrir dans un placard quelques cadavres oubliés-là depuis de trop longues années...

Habilement construit, un excellent polar sur la France des années noires et le retour de la barbarie.

C'est un drôle de roman à situer quelque part entre thriller psychologique et conte philosophique. On y croise au hasard Michel Houellebecq, Jacques Derrida, Henry David Thoreau... Il raconte la lutte sans merci entre Thomas Prudhomme et Humphrey Winock. Le premier est un artiste conceptuel qui expose son corps martyrisé tel une oeuvre d'art, le second est co-fondateur d’une "Association internationale d’aide aux victimes du gourou Thomas Prudhomme". L'aura malfaisante de Prudhomme se répand sur la toile comme une trainée de poudre. Pour déconstruire le mythe, Thomas Winock a décidé de révéler au monde qui est réellement l'homme derrière l'artiste.

J'avais déjà beaucoup aimé du même auteur "Chaosmos" sorti en septembre dernier. Moins horrifique mais tout aussi romanesque, j'ai dévoré ce livre. Amateurs de sensations fortes, précipitez-vous !

Tel un voyage en ballon, l'amour vous fait monter en altitude... mais, attention! : souvent l'atterrissage est rude.
L'inconsolable Julian Barnes a écrit un court et beau roman, trois histoires qui n'en font qu'une sur l'art d'aimer et d'atterrir.
À mon avis, un de ses meilleurs livres.

C'est avant tout d'une satire (féroce) de la France d'aujourd'hui. Il y est question de politique, de religion, de solitude et de misère sexuelle... et aussi de littérature fin de siècle: Jean Lorrain (un peu), Huysmans (beaucoup).
Je l'ai lu avant les attentats et vais le relire bientôt. C'est très drôle. Un peu déprimant aussi... Bref, c'est du Houellebecq, quoi !

Les années 60 racontée par une groupie. Au programme: sexe, drogue, rock'n'roll avec les Beach Boys, les Beatles, les Byrds, les Rolling Stones, Captain Beefheart, Zappa et caetera...

J'adore le dessin en noir et blanc, très pop. C'est très graphique, chacune des cases pourrait être le visuel d'un flyer. L'histoire est très bien construite. Le fan des sixties trouvera aussi plein d'infos à glaner sur cette époque. Par exemple, je ne connaissais pas la musique ni même l'existence de Bobby Beausoleil. Lié à Charles Manson, il est toujours en prison aujourd'hui... À mon avis, l'album à venir risque d'être beaucoup plus sombre que celui-ci. J'ai hâte.