Il était une fois un homme qui croyait que la nature lui appartenait. Un jour, il décida de faire l’inventaire de ce qui était à lui : la fleur, le mouton, l’arbre et même la montagne. Non content de posséder tout cela, il déclara que le champs, la forêt, le lac lui appartenaient aussi. Tous s’inclinaient devant lui. Mais il n’était jamais rassasié. Il voulait aussi posséder l’océan. L’océan lui répondit qu’il ne pouvait pas être à lui puisqu’il ne l’aimait pas et ne le comprenait pas. Fausto très en colère contre l’océan finit par se noyer dedans car il ne savait pas nager.

L’histoire est racontée par un adulte qui se remémore son enfance, l’époque où son père et ses sœurs et lui ont quitté le nord du pays pour aller vivre dans une région plus clémente, une étendue verte et pleine de promesses pour une vie nouvelle. Ils se sont installés, ont coupés du bois pour se faire une maison, ont mangé des fruits, il y en avait à profusion. Ils vivaient heureux parmi les animaux de la jungle. Mais bientôt d’autres familles les ont rejoints, elles se sont installées, ont ouvert une école, ont créé des potagers et ont chassé les animaux qui volaient les produits de leur travail.
Le paradis qu’ils avaient trouvé en arrivant s’est transformé en un véritable village. Et chacun a retrouvé les habitudes qu’ils avaient quittées.
Et la bête féroce, pourquoi ne la voyait-il pas ? Peut-être avait-elle changé de territoire ?

L'autrice/illustratrice nous raconte sous forme de BD 12 histoires en lien avec les bois, la forêt et ses habitants les animaux. Les 4 saisons défilent : l'ail des ours, le lynx, l'affouage, les cabanes, les grottes, les blaireaux, la chasse, Chaque histoire est racontée par des personnes différentes, tantot un enfant parti cueillir de l’ail des ours, tantôt deux amies qui, rentrant dans leur caravane dans les bois, sont tombés nez à nez avec un lynx, ou encore un villageois qui pratique l’affaouge, le droit de couper des arbres dans la commune pour "nettoyer" la forêt et l’entretenir.

Fechamos : nos fechamos : on ferme ! Le gardien traverse une dernière fois les différentes pièces du musée, avec sa cloche pour annoncer la fermeture imminente du musée. Oui mais une bien triste fermeture puisqu’elle est définitive. Le musée n’intéresse plus qu’une petite poignée de visiteurs, tous passionnés.
Gilles Baum et Régis Lejonc ont voulu rendre hommage à leur manière, au Musée national du Brésil à Rio de Janeiro, celui-ci a entièrement brûlé le 2 septembre 2018. La perte du patrimoine historique et culturel a été considérable pour le Brésil : 20 millions d’objets sont ainsi partis en fumée. Le gardien du musée s’appelle Edson Arantes en l’honneur de Pelé. Les auteurs ont imaginé une fin moins tragique et pleine d’espoir.

L’ours Kintsugi a l’habitude de se pencher au bord de la montagne, pour que tout le monde puisse l’admirer. Mais un jour, il tombe de la falaise et se retrouve au beau milieu d’un parterre de roses roses qui lui lacèrent. Il se baigne dans la rivière pour enlever ce sang rouge rouge, il saigne tellement que le sang forme comme des serpents qui tout au long de la rivière finissent par arriver dans un lac où des femmes font la lessive.
Une petite fille en train de se baigner dans le lac, rencontre ces serpents qui lui explique d’où ils viennent. La petite fille prend son baluchon et sa petite poupée aux cheveux d’or et remonte la rivière jusqu’à une clairière où elle trouve l’ours ensanglanté. Voyant que ses plaies sont profondes, elle décide de recoudre la peau de l’ours avec les cheveux d’or de sa poupée.
L’ours est fâché et se trouve laid avec tous ces fils sur le corps. La petite fille lui explique qu’elle n’a jamais rien vu d’aussi beau et lui dit qu’il est un ours-bijou, un ours précieux.

Cette histoire est inspirée du kintsugi ou kintsukuroi, une méthode japonaise de réparation de porcelaine ou de céramique brisée, avec une laque saupoudrée d’or. Ce nouvel objet ainsi réparé prend encore plus de valeur
La technique tient d’une philosophie qui prend en compte l’existence de l’objet: son histoire, son passé, ses brisures et ses accidents. Il ne faut pas cacher les réparations, au contraire il faut les montrer, il en aura encore plus de valeur.