Eireann Yvon

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Amoureux de la lecture et de la Bretagne, j'ai fait au hasard des salons littéraires de la région beaucoup de connaissances, auteurs ou lecteurs.
Vous trouverez mes chroniques ici :
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A bientôt.
Yvon

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15 février 2016

Les temps changent.

Troisième titre de cette trilogie qui nous permet de découvrir une Angleterre loin des clichés habituels. Après la glorieuse époque du Swinging London des années 1960, nous sommes maintenant à l’époque du dénommé Tony Blair qui succéda à l’ignoble Margaret Thatcher qui, je l’espère, rôtit encore en enfer et pour longtemps !
On prend les mêmes et on finit la trilogie, 9 chapitres pour trois voix :
- La solitude du nègre ; Le retour du refoulé ; Panique à bord ; Off-shore ; Le chant de la fumée ; Descente en enfer ; London Calling ; Séquence nuit et la voix de la société.
Tony Meehan est journaliste et doit écrire les mémoires d’un gangster, Eddy Doyle. Ce dernier, en ce moment, n’est pas des plus intéressants, il parle d’un casse qui a mal tourné et pour lequel il vient de tirer 12 ans de prison. Pour Tony, c’est un boulot car l’âge d’or, celui des affaires et de l’argent facile, est passé.
Il se souvient de celui-ci !
Les frères Kray entre-autres, époque où la violence régnait sur Londres. La guerre des gangs battait son plein, la lutte pour les territoires était féroce et sanglante.
Au cours des grandioses funérailles d’un des jumeaux, Ronnie, Tony Meehan croit reconnaître dans la foule Harry Porter dont plus personne n’avait de nouvelles, du moins des plausibles.
Julie, dorénavant devenue actrice, tente d’oublier son passé et son père le débonnaire, Big Jock McCluskey, qui a fini ses jours en Espagne ! De mort peu naturelle ! Elle aimerait souvent en savoir un peu plus, et aussi pourquoi et par qui ? Par exemple qui a financé ses études pour devenir actrice ? Elle apprend que c’est Harry Stark qui a financé celles-ci. Le prix du crime ou pour une autre raison ?
Pour l’instant elle est en ménage avec Jez et va partir en tournée durant quelques temps avec une troupe de théâtre. Puis ils envisagent de faire un film ensemble avec l’aide de Piers, ami de Jez.
Gaz est au départ un petit truand violent qui n’hésite pas à tuer pour progresser dans l’échelle de la réussite ! Et pour cela lui aussi va se lancer dans le cinéma.
Tous ces protagonistes et de nombreux autres vont se retrouver au fil des pages de ce qui pourrait être une histoire à peine romancée du crime à Londres à partir des années 1950.
Nous retrouvons, avec quelques années de plus, certains criminels des ouvrages précédents.
Trois personnages différents, trois protagonistes qui interviennent les uns après les autres.
Tony Meehan, qui écrit les mémoires de gangsters qui furent notoires, a tué naguère : à son palmarès, trois crimes, donc le titre de tueur en série qui commence à quatre lui échappe !
Julie, fille de Big Jock McCluskey, membre éminent du milieu londonien abattu en Espagne, Julie Kincaid de son nom de scène.
Gaz, Gerry Kelly de son vrai nom, est un petit truand, violent. Peut-être le plus dangereux.
Et Harry Starks, ombre menaçante en fuite depuis son évasion de prison, et qui cherche à retrouver les lingots qui n’avaient pas quitté Londres !
Une très bonne troisième partie finissant cette série londonienne.

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11 février 2016

Voyage en terre inconnue !

Court roman d’un auteur que je découvre. Ce titre fait suite à une longue période de silence.
Lora Sander fuit ! Elle quitte seule l'Azirie devenue une dictature militaire sous le commandement du général Rafi. Son but, Santarie, état où règne encore un semblant de démocratie. Comédienne, elle est sans ressource depuis la fermeture du Magic Théâtre , son époux Zuka a été arrêté et son fils Giogio s’est engagé dans une dangereuse insurrection armée.
Au bord de la falaise, elle contemple le fleuve en contre-bas, ce cours d’eau est la frontière, mais le passage n’est pas des plus aisés. Elle ne sait pas exactement ce qui l’attend de l’autre côté, son seul soutien moral est un colt 45, cadeau de son mari. Unique rempart contre l’inconnu. Et l’inconnu est tout… sauf sûr !
Car même si, théoriquement, la Santarie est une démocratie, l’ordre est loin d’être assuré dans certaines provinces.
Après une traversée qui lui a couté plus d’argent que prévu, elle se rend vite compte que tout se monnaye et au prix fort, pour ne pas dire très fort !
La liberté n’a pas de prix, mais Lora découvrira le contraire, à son corps défendant.
Sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille, chaque étape de son voyage sera parsemée d’épreuves ou de drames.
Lora Sander, « héroïne » et narratrice de ce récit, aventurière malgré elle ; son périple lui permettra de s’épanouir dans l’adversité ! Une femme très attachante. Beaucoup de personnages de second plan dans ce récit, Lora rencontre beaucoup de monde durant son périple. Un chauffeur de camion qui la violera, mais pas réellement contre son gré, car elle en profitera également ; le propriétaire d’un camion de pizza qui l’embauchera et lui demandera un striptease quasi quotidien, mais qui lui léguera son camion. Puis un homme d’affaires qui lui offrira du travail dans une librairie mais lui demandera de coucher avec elle tous les jeudis soirs en sortant du restaurant où il l’invite. Elle s’apercevra alors que l’achat de la librairie n’avait nullement un but culturel, mais spéculatif. Quelques femmes aussi, Emy Spenser, écrivain anglaise, Anna, sa logeuse d’un moment, Nina Sharp américaine philanthrope. Et beaucoup d’autres…
Une écriture originale, quelques lignes de présentation de la situation présente, puis un monologue plus ou moins long de la narratrice qui nous explique son histoire. Beaucoup de chapitres courts (entre 4 et 7 pages) aux noms qui souvent indiquent le lieu où se passe l’action :
- L’autre rive, Le camion pizza, Le camping, Le cimetière, Pizzeria Luigi etc…
Une sécheresse d’écriture, pas de détails inutiles, ni de phrases alambiquées, le strict nécessaire.
Mais cela suffit amplement !

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11 février 2016

Voisins de palier *

Hommage est rendu ici à ce multicartes des lettres, auteur, scénariste et beaucoup d'autres choses (à revoir) dans le monde des lettres et des arts. J'ai lu ce livre il y a une bonne trentaine d'années et j'avais beaucoup aimé ; qu'en est-il maintenant ? Cela nous allons le savoir.
Les premières pages dont une partie se passe dans l’ascenseur de l’immeuble où nous faisons connaissance avec les habitants.
Le commissaire Béllanger lui est dans le Lot, en vacances.
Hippo, ado schizophrène, désespère sa mère et terrorise certains locataires !
Avant nous avions fait la connaissance de Julie-Berthe.
Hippo s'est sauvé de la clinique. Crainte de sa mère qui connait ses penchants. Il rencontre Madame Acher, la concierge, qui en tremble. Puis vient dans cet ascenseur la belle Juliette Chapeau, la maman de Julie-Berthe qui fait un effet bœuf à Hippo.
Dans cette ville HLM, un meurtre est commis, celui d'une jeune mariée abattue sur le perron de la mairie ! Le policier, Clovis Chapeau, qui remplace le commissaire parti en vacances prend l’enquête en main. Il doit vaincre sa timidité due à sa petite taille. Cordier, nouveau promu, souffre-douleur de Clovis Chapeau qui tient des discours racistes, puis anti-jeunes. Bélanger, son patron, est absent. Son épouse s’ennuie, mais s’occupe comme elle peut. Mais nous rencontrons aussi et surtout Julie-Berthe. Et Édouard, petit garçon dont Hippo est leader et qu'il nomme chef. Hippo est recherché par la police. Pour aujourd'hui il joue Brahms au violoncelle dans l'ascenseur avec Julie-Berthe comme unique spectatrice. Puis vient l’arrestation et l’évasion d’ Hippo. Les Bleuets, jeunes du quartier, vont au football. Eugène Macareux, père d'Édouard, grande gueule plutôt sympa, sert de chauffeur pour le bus !
Chacun dans l'immeuble vaque à ses occupations. Juliette part faire le tapin. Et Eugène qui a un peu de temps devant lui tombe sur Madame Chapeau en plein travail. Comme relation de bon voisinage, la passe est gratuite.
Nous faisons la connaissance d'Alcide Prébois. Vieux bonhomme en mauvaise santé qui pense avoir un cancer. Alcide est également un amoureux de la campagne et il déteste les HLM. Et le béton. Il refuse de quitter son petit pavillon. La dernière amie d'Alcide est Julie-Berthe. Il prépare une réception pour les démolisseurs.
On retrouve maintenant Perry Spring. Elle travaille dans une boîte de nuit où elle imite Marlène Dietrich. Nouvelle arrivée, Claudine dite Clo, belle et excitante qui travaille au Photomaton du coin. Clovis Chapeau prend une baffe des mains de Perry Spring quand il essaie de l'embrasser sous le regard de Julie-Berthe. Pedro, ouvrier galicien, attaque la démolition de la maison d'Alcide.
Et les morts se ramassent à la pelle…
Dans la paix et le Lot, Bellanger retrouve Gabrielle Montauzin, veuve elle aussi dont il est amoureux.
Sortons de notre HLM, et allons batifoler dans les bois pendant que Chapeau n’y est pas et c’est le 14 juillet, en place pour le feu d’artifice qui sera funeste à certains !
Bouquet que l’on pense final !
Des personnages plus frapadingues les uns que les autres, même Julie-Berthe qui pourtant n’a que 7 ans est un peu foldingue ! Les autres peu plus âgés, ce n’est pas mieux.
Les adultes, n’en parlons pas, il y a le petit flic Clovis, Virgile, Désiré Chapeau. Son chef en vacances, à lui la gloire…, mais il faut la mériter. Il devrait pourtant avoir ce que l’on nomme vulgairement une veine de cocu, son épouse par désœuvrement et par hasard vend son corps (qu’elle a très beau) aux camionneurs de passage, mais l’offre à son voisin Eugène, l’Apollon de l’immeuble.
Bref une galerie de cas mais qu’on finit par aimer !
C’est encore plus dément que dans mon souvenir et ce n’est pas peu dire.
Une redécouverte.
* et pourtant fou à lier !

9,40
Conseillé par
11 février 2016

Kerouac, sa vie, son œuvre.

J’ai pour Jack Kerouac une sorte de fidélité pleine de sympathie. Il fut l’un de ceux qui me donnèrent le goût de la lecture, chose qui fût, mais je l’ignorais encore, un cadeau inestimable.
Encore une biographie de Kerouac, pourrions-nous penser ! Peut-être, mais celle-ci est écrite par un français, donc plus proche de notre façon de penser. Elle n’est pas non plus affaiblie par des traductions parfois approximatives comme c’est souvent le cas.
Ce livre commence par un chapitre dont le titre est « L’ancêtre », car il est bon de le rappeler, Kerouac est un nom breton. Pour moi à ce sujet, le livre de référence est celui de Patricia Dagier et Hervé Quemener « Kerouac, breton d’Amérique ».
Les titres des chapitres concernent souvent des lieux ayant une importance capitale dans la vie et l’œuvre de Kerouac :
Lowell (lieu de naissance), Brooklyn, Manhattan, Ozone Park, Côte Ouest, Mexico, Paris-Tanger, Big Sur.
Certains sont plus généralistes, mais très évidents :
L’océan est mon frère, « La bande », Beat Generation, Neal Cassady, Dix ans d’anonymat, Célébrité, et Les femmes (certainement un des chapitres les plus déroutants de ce livre !)
D’autres sont tirés de l’œuvre de Jack :
On the Road (son œuvre maîtresse ou du moins son titre le plus célèbre), « Big Sur » (avec ces mots « Les poissons dans la mer parlent breton) et Vanité de Duluoz.
Une œuvre de référence sur le sujet que j’ai beaucoup aimé et qui m’a permis de découvrir plein de choses sur Jack Kerouac. Il est aussi amusant de constater que celui-ci est toujours d’actualité, encore lu et toujours apprécié par les auteurs bretons en particulier (mais pas qu’eux !) et est souvent un sujet de conversation durant mes rencontres avec Louis Bertholom et Jacques Josse, par exemple.
Beaucoup de personnages surtout au cours d’une vie aussi aventureuse que celle de Kerouac. On rencontre bien sûr de nombreuses célébrités, et autres écrivains renommés qui furent les compagnons de route de Kerouac. Je ne les nommerais pas tous ici : Burroughs, Ginsberg, Corso, Henri Miller pour un rendez-vous manqué, et bien sûr Neal Cassady, sorte de double, modèle de Dean Moriarty. Je sais pertinemment que j’en oublie, mais la liste serait beaucoup trop longue.
Une très belle écriture pour une œuvre qui a dû sûrement nécessiter des années de documentations, de multiples recherches et de nombreuses lectures.
Un autre avantage de ce livre est une rubrique « Annexes » très fournie, avec des repères chronologiques, des références bibliographiques très nombreuses et d’ouvrages uniquement en français. Ce qui permet aux lecteurs intéressés de poursuivre la découverte de cet auteur aussi attachant, mais malheureusement souvent ingérable.
Une découverte, et un grand coup de chapeau à l’auteur.

Une équipée sauvage au cœur du rêve américain

Folio

8,30
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11 février 2016

Faites vos jeux, rien ne va plus !

Il y a des livres dont on sait pertinemment que l'on a envie de le lire, puis on l'oublie dans un coin de sa mémoire. Et un jour on le trouve par le plus grand des hasards chez un bouquiniste. C'est le cas !
J'aime beaucoup le sous-titre "Une équipée sauvage au cœur du rêve américain" !
Deux participants, ce n'est peut-être pas assez pour parler de horde, mais une certaine forme de sauvagerie est bien présente !
Donc embarquons avec ces deux phénomènes que je vous présente, un journaliste Raoul Duke et son acolyte et avocat, le docteur Gonzo, sont en route pour Las Vegas !
Voyage, qui, nous nous en doutons, ne sera pas de tout repos. La voiture est une décapotable flambant neuve. Le coffre est bien rempli, un rapide inventaire donne cette liste : de l'herbe, de la mescaline, des buvards imbibés d'acide, de la cocaïne etc. gardons pudiquement les quantités sous le coude. Le coude il y a de quoi le lever et faire passer ce qui est signalé plus haut : téquila, rhum, bière et... éther pur !
Un pauvre jeune auto-stoppeur est du voyage pendant un court moment (qui a dû lui sembler bien long). Arrivée des plus remarquées à l'hôtel, puis direction la course de moto que Duke est censé couvrir, car pour cela il est rémunéré. Et là entre dope et alcool, la conduite des deux acolytes un peu alcoolisés est sujette à caution. Et roulent les motos. La course devient dure à voir, la poussière du désert soulevée par les engins rendant la visibilité de plus en plus aléatoire. Alors il reste le bar.
Et les casinos et autres lieux de débauche ou de défonce à Las Vegas le soir sous les néons !
Une plongée sans masque, ni filet dans ce qui est, non pas la vie nocturne, mais la vie de tous les jours dans cette capitale du jeu perdue au milieu de nulle part !
Et la virée hallucinée continue, de plus en plus allumée, à la poursuite de la plus grande fumisterie qui soit, "Le rêve américain" (American Dream) où il y a un gagnant et des millions de perdants.
Et la route se poursuit semée d’embûches et de dopes !
Deux personnages principaux, disons très décalés, est un euphémisme ! Fous furieux, serait pas loin de la vérité, mais encore un peu en dessous ! Il faut bien préciser qu'une consommation plus qu'abusive de produits prohibés n'aide pas !
En plus de ces deux énergumènes, les autres êtres humains rencontrés sont aussi à eux seuls une galerie de portraits de l'Amérique profonde et très en marge de l'American Way of life des biens pensants.
Road-movie délirant, décapant et hilarant en plusieurs parties (au moins deux) avec encore plus de chapitres, certains ont des titres pour le moins évocateurs dont je vous offre un petit florilège :
Musique hideuse des coups de feu en pagaille... très mauvaises vibrations un samedi soir à Vegas.
Ce n'est plus nous qui couvrons l'événement, c'est l'événement qui nous couvre... Quelques aperçus de la presse en action.
Soirée en ville... Affrontements au desert inn.. Narcotiques frénétiques au Circus-Circus.
Un bon début mais, qui à mon goût, perd de l’intérêt au fil des pages.