Cahiers Maria Szymanowska N°5. Un nouvel imaginaire
EAN13
9782957765294
Éditeur
Société Maria Szymanowska
Date de publication
Langue
français
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Cahiers Maria Szymanowska N°5. Un nouvel imaginaire

Société Maria Szymanowska

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782957765294
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Interpréter le monde et en écrire les possibles, questionner nos
représentations et les ouvrir à de nouvelles légitimités, telles sont les
missions avérées de l’art et de la littérature, d’autant plus impérieuses à
l’heure du chaos écologique, des tentations totalitaires et des virilismes
bellicistes et autodestructeurs. À travers des modes et des prismes d’écriture
bien différenciés, Ida Vitale, Léonora Miano, Bernardine Evaristo ou Magdalena
Schrefel partagent cette ambition de féconder nos imaginaires en précarisant
les certitudes et les conformismes, en questionnant obstinément ce qui fonde
notre être au monde : les rapports à l’espace, à la réalité naturelle et
sociale, aux temporalités humaine et historique – à l’altérité.
« Qu’il est heureux que la tour de Babel se soit écroulée ! Nous aurions pu
rester prisonniers sur terre d’une langue unique, d’une qui n’aurait jamais pu
prendre conscience de ses limites au contact d’une autre. Fatalement cette
langue demeurée seule n’aurait été qu’un grand rêve, enfermé dans une
idéologie. » Ces paroles d’Yves Bonnefoy qui disent toutes les saveurs à
recueillir dans la pratique hédoniste de la langue, la nôtre et celle des
autres, n’ignorent pas pour autant que le langage demeure également un lieu de
pouvoir où se joue une violence symbolique discriminante et aliénante, tant
dans la maîtrise sociale de ses codes et de sa rhétorique que dans son
fonctionnement genré.
En extirpant progressivement les femmes des configurations et des stéréotypes
sexualisés et patriarcaux, le féminisme parvient ainsi à imposer un agenda et
un référentiel bouleversés. Il décline aujourd’hui un nouvel imaginaire
émancipateur qui dessine un avenir désirable dans lequel les femmes
investissent, au moins en Occident, à peu près tous les champs de la vie
pratique, sociale et créative. La mémoire officielle commence même à leur
faire réellement une place, à l’instar des compositrices Maria Szymanowska ou
Fanny Hensel qui sont passées de l’autre côté du miroir en conquérant enfin le
droit d’être répertoriées dans la musique « incontournable ».
Aussi le féminisme ne peut-il plus se définir en négatif, ou comme le simple
renversement des conservatismes et des liens d’autorité et de subordination.
Il doit apparaître pour ce qu’il est : un véritable projet global de
transformation des sociétés, qui revitalise les principes portés par les
Lumières pour œuvrer à la préservation du monde commun – et qui affronte de
fait d’opiniâtres résistances. Toute la vocation des Cahiers Maria Szymanowska
est d’accompagner ce nouvel imaginaire d’espérance.
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