Etre ou ne pas être juif

Comment perpétuer une religion qui repose sur un charnier s'étalant sur des
siècles ? L'auteur ose écrire un pamphlet sur un sujet réputé sensible : la
religion comme foyer de l'intolérance et de la violence. Juif, Oscar Mandel ne
craint pas de se livrer à une critique virulente de ses coreligionnaires : le
maintien des rites du "peuple élu de Dieu" entretient leur retrait de la
société civile. Ce qui, non seulement attise la crainte et la haine, mais
apparaît aussi incongru face à l'ampleur des massacres que ce peuple a subis.
Ainsi écrit-il des pages chargées d'émotion sur son incompréhension devant le
danger que l'on encourt au nom de traditions religieuses. Une indignation
intime qu'il évalue à l'échelle de l'Histoire. Là est la force et la
profondeur de ce plaidoyer étonnant de sincérité. Oscar Mandel refuse, sans
renier ni haïr. Il rejette toute identité assignée au profit de la
construction personnelle. Car il n'est pas un juif antisémite qui se
complairait dans la haine de soi, sa réflexion peut s'étendre à toutes les
religions. Si ce texte apparaîtra à certains provocant, c'est qu'il ose
aborder de front un questionnement crucial : comment assurer son salut sans,
en premier lieu, assurer son bien-être, voire sa survie, ici-bas ?