Épistol@rités, en quoi les pratiques numériques d’aujourd’hui permettent-elles de réfléchir aux pratiques épistolaires d’hier ?
EAN13
9782814506602
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Washing Machine
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Épistol@rités

en quoi les pratiques numériques d’aujourd’hui permettent-elles de réfléchir aux pratiques épistolaires d’hier ?

PublieNet

Washing Machine

Livre numérique

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Épistol@rités regroupe trois textes.

Sevigne@Internet est le texte d’une conférence présentée le 13 décembre 1995
au Département des littératures de l’Université Laval (Québec). Il a d’abord
été publié par les Éditions Fides, en 1996, dans la collection « Les grandes
conférences ». La « Postface inédite » a été rédigée en 2011 pour l’édition
numérique de Sevigne@Internet publiée à Montréal par Numerik:)ivres et Del
Busso éditeur. « Épistol@rités, d’aujourd’hui à hier » était à l’origine une
conférence prononcée dans le cadre du XXXIVe Congrès de la Société canadienne
d’étude du dix-huitième siècle (Montréal) le 18 octobre 2008. Le texte en a
d’abord paru dans Lumen. Travaux choisis de la Société canadienne d’étude du
dix-huitième siècle (vol. XXIX, 2010). Une question les unit : en quoi les
pratiques numériques d’aujourd’hui permettent-elles de réfléchir aux pratiques
épistolaires d’hier ?

———

Ces intervalles dont se nourrissait la lettre traditionnelle ont été « écrasés
» par la quasi-instantanéité du courrier électronique, de la même façon, pour
le dire avec les informaticiens, qu’un fichier en « écrase » un autre, que le
nouveau chasse l’ancien. Or la souffrance de l’attente (de l’absence) change
complètement de nature quand le temps change : l’épistolier traditionnel ne
savait pas, avant de recevoir une réponse, écrite ou non, si sa lettre était
parvenue à bon port, et l’attente de cette réponse pouvait être longue et, le
plus souvent, elle le paraissait ; le communicateur électronique, lui, au prix
de manœuvres relativement simples, en quelques minutes, où qu’il soit sur la
planète, peut s’assurer que son message a été reçu (s’il a été lu est un
problème à part, autrement complexe sur le plan technique). Le premier
personnage – l’épistolier traditionnel – vivait de doutes : ma lettre a-t-elle
été reçue ? Si oui, pourquoi n’ai-je pas eu de réponse ? Sinon, que s’est-il
passé, que se passe-t-il ? Le second – le communicateur électronique – navigue
du plaisir presque immédiat (ma lettre est arrivée à destination et on m’a
répondu) aux interminables angoisses (ma lettre est arrivée à destination et
on ne m’a pas répondu ; ou encore : il y a quelqu’un ou quelque chose qui a
intercepté ma lettre avant qu’elle n’arrive à destination, ce qui fait que je
n’aurai pas de réponse) ; il est ballotté, ce communicateur, écrit Marlena G.
Corcoran, entre « lag » et « immediacy ». Parlant d’« échange épistolaire
instantané », Jean-Pierre Le Grand, dans un article du magazine Spirale, se
méprend sur la nature de l’épistolaire : une lettre, par définition, ça ne
peut pas être instantané, ça doit se faire attendre.
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