L'Intendant Sanshô

Dans le Japon médiéval, deux enfants, le fils et la fille d’un gouverneur
exilé, sont séparés de leur mère et vendus comme esclaves à un seigneur cruel
et corrompu, l’Intendant Sanshô. Quelques années plus tard, le jeune homme
s'évade avec l'aide de sa soeur. Ayant accédé à son tour au rang de
gouverneur, il abolit l'esclavage, confisque les biens de Sanshô et retrouve
sa mère. De ce récit de Mori Ogai (1862-1922), Mizoguchi tira l’un des grands
chefs-d’œuvre du cinéma japonais. L'Intendant Sanshô est suivi d'un autre
récit, Le Clan Abe, qui se passe au 17e siècle et met en scène des samouraïs
qui, par fidélité au code d'honneur des guerriers, meurent au combat ou par
suicide rituel. Fils de médecin, diplômé à 19 ans, Mori Ogai (1862-1922) mena
de front des recherches scientifiques et une passion pour les lettres. Il
étudie très tôt les classiques chinois, parle couramment le néerlandais et
l'allemand, passe quatre ans à Berlin où il approfondit ses connaissances en
médecine et en littérature occidentale, dont il deviendra un passeur,
traduisant Goethe, Strindberg, Andersen, Hoffmann, Ibsen... De retour au
Japon, il publie de la poésie, des romans, La Danseuse, Vita Sexualis, qui est
aussitôt censuré, puis des romans historiques. Médecin, romancier, poète,
critique, traducteur... Mori Ogai était un homme d'une culture hors du commun
et d'une énergie inépuisable, qui a ouvert activement des voies novatrices à
la littérature moderne au Japon.