Récits fantastiques - volume 2
EAN13
9782371900493
Éditeur
Belle Philis
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Récits fantastiques - volume 2

Belle Philis

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782371900493
    • Fichier MP3, libre d'utilisation
    12.00
Quatre nouvelles de Guy de Maupassant lues par Matthieu Farcy composent ce
second volume :

1/ UN FOU ? (durée : 18mn 34s)
 « Quand on me dit: “Vous savez que Jacques Parent est mort fou dans une
maison de santé”, un frisson douloureux, un frisson de peur et d'angoisse me
courut le long des os; et je le revis brusquement, ce grand garçon étrange,
fou depuis longtemps peut-être, maniaque inquiétant, effrayant même.
C’était un homme de quarante ans, haut, maigre, un peu voûté, avec des yeux
d'halluciné, des yeux noirs, si noirs qu'on ne distinguait pas la pupille, des
yeux mobiles, rôdeurs, malades, hantés. Quel être singulier, troublant qui
apportait, qui jetait un malaise autour de lui, un malaise vague, de l'âme, du
corps, un de ces énervements incompréhensibles qui font croire à des
influences surnaturelles. »

2/ CONTE DE NOËL (durée : 14mn 35s)
« La veille au matin, le prêtre vint me trouver :
" J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette
malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même
où il naquit d'une femme. "
Je répondis au curé :
" Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par
la cérémonie (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée
sans autre remède. "
Le vieux prêtre murmura :
" Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas ? Vous vous
chargez de l'amener ? "
Et je lui promis mon aide.
Le soir vint, puis la nuit ; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant
sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée
des neiges.

3/ LA PEUR (durée : 16mn 25s)
« Permettez-moi de m'expliquer ! La peur (et les hommes les plus hardis
peuvent avoir peur), c'est quelque chose d'effroyable, une sensation atroce,
comme une décomposition de l'âme, un spasme affreux de la pensée et du cœur,
dont le souvenir seul donne des frissons d'angoisse. Mais cela n'a lieu, quand
on est brave, ni devant une attaque, ni devant la mort inévitable, ni devant
toutes les formes connues du péril : cela a lieu dans certaines circonstances
anormales, sous certaines influences mystérieuses en face de risques vagues.
La vraie peur, c'est quelque chose comme une réminiscence des terreurs
fantastiques d'autrefois. Un homme qui croit aux revenants, et qui s'imagine
apercevoir un spectre dans la nuit, doit éprouver la peur en toute son
épouvantable horreur.
Moi, j'ai deviné la peur en plein jour, il y a dix ans environ. Je l'ai
ressentie, l'hiver dernier, par une nuit de décembre. »

4/ LE TIC (durée : 14mn 24s)
“Oh, disait-il, ma fille a une étrange maladie, dont on ignore le siège. Elle
souffre d'accidents nerveux incompréhensibles. Tantôt on la croit atteinte
d'une maladie de cœur, tantôt d'une maladie de foie, tantôt d'une maladie de
la moelle épinière. Aujourd'hui on attribue à l’estomac, qui est la grande
chaudière et le grand régulateur du corps, ce mal-Protée aux mille formes et
aux mille atteintes. Voilà pourquoi nous sommes ici. Moi je crois plutôt que
ce sont les nerfs. En tout cas, c'est bien triste.”
Le souvenir me vint aussitôt du tic violent de sa main, et je lui demandai:
“Mais n'est-ce pas là de l'hérédité? N'avez-vous pas vous même les nerfs un
peu malades?”
Il répondit tranquillement:
“Moi?... Mais non... j'ai toujours eu les nerfs très calmes…”
Puis soudain, après un silence, il reprit:
“Ah! vous faites allusion au spasme de ma main chaque fois que je veux prendre
quelque chose? Cela provient d'une émotion terrible que j'ai eue. Figurez-vous
que cette enfant a été enterrée vivante!”

Durée : 1 h 04 min
S'identifier pour envoyer des commentaires.