Totalité et finitude, Spinoza et Heidegger
EAN13
9782345000259
Éditeur
Vrin
Date de publication
Langue
français
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Totalité et finitude

Spinoza et Heidegger

Vrin

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782345000259
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Spinoza est le penseur de la totalité qui, allant de l’être au connaître,
fait, contre la tradition métaphysique, de l’Absolu le principe d’affirmation
d’une finitude essentielle et montre que l’homme, tout en n’étant pas « comme
un empire dans un empire », peut cependant accéder au savoir de son
appartenance à la totalité comme cause prochaine, en une intuition
intellectuelle que la tradition réservait à Dieu. Heidegger est le penseur de
la finitude ontologique, pour qui la pensée de l’Être est ancrée dans
l’analytique du Dasein comme cet étant dont la seule essence est l’existence
finie. Là où Spinoza propose une éthique excédant la logique de la
métaphysique, Heidegger entreprend un travail de déconstruction de celle-ci,
visant à sa métamorphose en une autre pensée permettant de rejouer le logos,
la mort, le divin. Heidegger parle peu de Spinoza qui semble court-circuiter
le fil historial de sa lecture de la métaphysique. Comment comprendre ce
quasi-silence, si ce n’est en admettant que l’éthique fait retour dans
l’ontologie fondamentale? L’ethos doit alors se penser comme un séjour, qui
est tout à la fois un habiter et une manière d’exister ordonnés à une vérité
de l’Être. Celui-ci n’est le transcendant absolu qu’en tant qu’il n’est pas un
transcendant ontique mais l’immanence de ce fond abyssal auquel tout ek-sister
doit s’arracher et à partir duquel il trouve sa tenue. Joie active la
béatitude est l’affect ontologique par excellence, et elle est aussi
l’angoisse comme sérénité. Le mutisme de Heidegger pourrait ainsi signifier un
accord impensé avec la seule pensée qui ne se laisse pas intégrer dans une
histoire de l’Être et qui demeure comme une « anomalie sauvage ».

Jean-Marie Vaysse (1950-2011) était Professeur de philosophie à l’Université
Toulouse II-Le Mirail.
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