Annie Ernaux s'attarde dans les allées du centre commercial. Elle nous fait partager quelques unes de ces venues au centre commercial de Cergy, les Trois-Fontaines. Les apparences s'y croisent, le temps s'y consume dans une unique frénésie, la consommation.

La nouvelle publication de la collection de Pierre Rosanvallon et Pauline Peretz touche encore une fois au but. C'est une tranche de vie racontée au plus près, le récit d'une habitude et d'un mode de consommation adopté par une très grande majorité.

On notera l'accent mis par l'auteur sur un centre commercial prescripteur de nos achats, comme une force silencieuse et créatrice de toutes nos envies. Tout en observant les pratiques au sein du centre commercial, Annie Ernaux met à jour les mécanismes assez effrayants de notre société de consommation.

Grand fan des écrits et du personnage de Marcel Proust, Pierre-Yves Leprince nous présente dans son premier roman un Proust joueur et détective.

Les enquêtes de Monsieur Proust est un véritable roman d'admiration, fait de toutes les infos et anecdotes que nous avons du Marcel Proust écrivain, et en société. On y croise ainsi Georges Charpentier, le Paris des guinguettes, Céleste Albaret et l'on se prend même au jeu des énigmes dans le parc du Château de Versailles aux côtés de Marie-Antoinette.

C'est avec la complicité d'un jeune coursier parisien, lui-même détective en herbe, que Marcel Proust endosse le costume de détective privé. Un meurtre vient justement d'être commis dans l'hôtel de Monsieur Proust, parviendront-ils, son élève et lui, à découvrir l'assassin ?

Par ce premier roman drôle et attachant destiné aux amoureux de l'auteur de La Recherche comme à tous les curieux, Pierre-Yves Leprince nous invite à nous délecter des on-dit qui ont entouré M.Proust et à faire de ce grand écrivain un véritable Sherlock Holmes.

"Mars avait des couilles et le verbe haut."

Alors imaginez un peu le remue-ménage provoqué par sa mort !
Lorsque le commissaire divisionnaire de la crim' récupère les agendas d'un avocat aussi renommé que corrompu, il se sent naître une conscience politique et souhaite les balancer à la presse. Il le paiera de sa vie.

Lola Jost, commissaire tout juste à la retraite, mène alors une enquête évidemment officieuse sur ce meurtre, accompagnée de son inséparable acolyte Ingrid, strip-teaseuse à ses heures. L'objectif ? Prouver l'innocence de leur ami Sacha, qui était sous les ordres de la victime et a moyennement apprécié son virage politico-justicier.

Quand le 36 quai des Orfèvres et les couloirs de la République sont secoués par les relans de la Françafrique et de la vente d'armes, tout le monde est sur les dents. Lola Jost, personnage récurrent des polars de Dominique Sylvain, parviendra-t-elle à faire la lumière sur ce qu'il s'est passé malgré son statut de fraîche retraitée ?

Amedeo Modigliani et Anna Akhmatova n'ont du se rencontrer qu'une dizaine de fois au début du XXième siècle. Quelques mois tout au plus.

Pourtant, en 1910 lorsque la poétesse russe découvre Paris comme en 1911 lorsqu'elle y reviendra voir son Italien, ces doux moments changeront leur vie. De ces quelques jours de passion, nous ne conservons que peu de traces. Purges soviétiques, discrétion des amants, seuls ont parcouru les années un dessin de Modigliani figurant la poétesse russe, et quelques têtes en pierre de l'artiste italien. C'est la découverte de cette dernière oeuvre qui va déclencher chez Elisabeth Barillé l'envie de mettre des mots sur leur rencontre, de se replonger dans le Paris des années 1910, dans le Saint Pétersbourg de la fin du symbolisme russe.

Elle nous emmène alors dans un voyage poétique au plus près des deux amants. Leurs aspirations à la renommée, leurs tourments comme leurs quelques échanges dans un français fragile jalonnent ce récit des plus touchants. Une bien belle mise en lumière d'une rencontre aussi émouvante que méconnue.

Théodore Duret, Paul Durand-Ruel, Ambroise Vollard, Peggy Guggenheim, Charles Saatchi... Les plus grands marchands d'art des XIX et XXe siècles sont présents dans ce nouvel ouvrage de Yann Kerlau. Très documenté, le livre nous apporte un éclairage fascinant sur les coulisses du marché de l'art, entre passion et pure spéculation... En consacrant un chapitre à chaque destinée, l'auteur nous informe des faits et méfaits qui ont construit la légende de ces galeristes.

"Serait-on parvenu à un temps où les artistes comptent moins que les galeries qui les exposent ?"

L'ouvrage ne manque pas de questionner les us et coutumes de ces marchands, et s'attarde d'ailleurs assez longuement sur les échecs et procès essuyés par chacun de ces personnages au cours de leur carrière. S'ils parviennent sans cesse à remettre sur le devant de la scène un nouveau poulain à défendre (qu'il se nomme Degas, Picasso ou Hirst...), c'est sans doute qu'ils ne font que refléter une époque et la manière de percevoir les artistes de leur temps.