Nathalie -.

Recycler la terre

Contre-Allée

15,00
Conseillé par (Libraire)
15 janvier 2021

Détritus, déchets, poubelles...

Je vous laisse découvrir le cheminement qui a mené l'auteure à vouloir se documenter puis voir cette décharge (l'une des plus grandes du monde) hébergée entre 1948 et 2001, sur l'île de Staten Island, à New York.
Lucie Taïeb nous décrit comment Fresh Kills, tas monstrueux de détritus, décharge à ciel ouvert est devenue Freshkills, un parc en devenir.
Pourquoi cette ligne de séparation brutale entre notre monde aseptisé, visible, et tous les déchets dont nous devons nous débarrasser et tendons à rendre invisibles ?
Elle dessine du questionnement, la différence entre ceux qui subissent et traitent les ordures et ceux qui les produisent, en lien avec la société de consommation, l'injustice sociale et environnementale qu'elle engendre. Elle pose la question du recyclage imbriqué dans la notion même de rentabilité.
Plus loin encore, elle invite à penser autrement la proximité des déchets qui ne peuvent totalement disparaître, dans une acceptation de la perte, naturelle.

la vie rêvée de Séraphine de Senlis

Libretto

Conseillé par (Libraire)
15 janvier 2021

Les êtres portés

C'est l'accès au monde des arts qui nous manque le plus en cette longue période de pandémie.
Dans son dernier journal, publié chez P. O. L, Charles Juliet évoquait cet ouvrage au sujet de Séraphine Louis-Maillard, aussi nommée Séraphine de Senlis, écrit par Françoise Cloarec, qui a beaucoup travaillé sur cette peintre.
Elle retrace là sa vie, sa rencontre avec la peinture, puis avec Wilhelm Uhde, qui a tellement contribué à ce qu'elle soit reconnue.
Bien sûr, lisant, se juxtaposaient au texte les images du film de Martin Provost, dans lequel Yolande Moreau interprétait maginifiquement la peintre.
Le livre évoque aussi les faits terribles quant à la fin de sa vie dans l'asile de Clermont, en 1942.
On sent de lire ce texte, la puissance à peindre qui portait Séraphine, la nécessité impérieuse que ce fut.

Conseillé par (Libraire)
7 janvier 2021

Au quotidien

Nanou est une pute. Elle n'utilise pas d'autre mot pour se définir. Elle fait le trottoir tous les jours, avant de retourner dormir à l'hôtel. Elle fait ça depuis longtemps. Elle est fatiguée, son corps est las. Mais, elle n'imagine pas vivre autrement. Alors, elle continue jour après jour. Et elle écrit dans un petit carnet pour passer le temps quand elle n'est pas sur le trottoir ou avec un client.
On découvre ses clients, un portrait de chacun, ceux vus ce jour-là.
On lit les portraits d'hommes qui ne font que vivre leur vie telle qu'elle s'est dessinée sans bien comprendre pourquoi elle est telle qu'elle est.
Des vies ordinaires, toutes singulières, des vies qui semblent ne faire qu'attendre qu'elle passe.
C'est un ouvrage troublant, assez sec, où chacun semble tout à fait du monde et à la fois en marge.
Pas de jugement, pas de justification à être ; rien que le constat de solitude qui saisit inéluctablement les êtres.

Conseillé par (Libraire)
7 janvier 2021

Les mots et le silence autour

Des phrases courtes, comme l'est le texte.
Un texte riche du narrateur dont on perçoit la profondeur et le passé au gré d'une rencontre amoureuse au présent.
C'est un homme fermement ancré dans le présent, il est jardinier, il sait mesurer le temps.
Trois êtres nous sont offerts : le narrateur, Laila et Sélim, liés, au-delà des mots qui enferment.
Leurs trois vies, perçues dans un temps court, donnent à imaginer de multiples possibles.
C'est un texte dont la beauté n'a d'égale que la pudeur face au vécu, s'y niche peut-être.

21,50
Conseillé par (Libraire)
4 janvier 2021

Dire les possibles

Il y a Adam et le réseau Télémaque qu'il crée parce qu'on lui demande d'être à la tête d'une commission internationale sur le changement climatique et pour un nouveau contrat naturel.
C'est la partie visible de l'iceberg si on peut l'écrire ainsi en temps de réchauffement climatique.
La partie immergée donne à percevoir la tentative de réveiller le monde ou plutôt l'humanité, mise en œuvre par quelques hommes et femmes.
On suit les parcours de quelques Télémaque, June, Mia, Nathan, Arthur aux compétences et talents complémentaires, dans cette grande aventure, et on saisit au fil de lire ce qui les relie.
C'est un ouvrage riche, dense, qui donne à percevoir les tentatives, les ambitions, les propositions au regard de ce qu'a traversé l'humanité, et de ce vers quoi elle tend.
On est porté par la pensée, l'imagination, la réflexion, la perplexité, les actions menées tout le long de l'histoire.
Les êtres dits là ne cessent de tenter, de se mouvoir vers demain, quitte à tomber puis se relever, puis tomber, puis...dans un grand mouvement perpétuel, mais pas éternel.