Clara

http://claraetlesmots.blogspot.fr/

Une lectrice sans prétention, amoureuse de la vie qui habite au bout du monde (ou presque). Et un blog pour parler lectures : http://claraetlesmots.blogspot.fr

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9 octobre 2009

DECAPANT

Décapant, frais, un vrai régal ! « Comment je suis devenu stupide » se lit comme du petit lait et l’humour incisif, décalé de Martin Page est génial ! Un style loin des belles métaphores poétiques ou brodé de fioritures mais qui déborde de punch. A coups de canifs ironiques et tranchants, il décrit notre société de consommation à la façon d’un extra-terrestre qui débarquerait sur terre et observerait notre comportement.

Éditions de L'Olivier

20,30
Conseillé par
4 octobre 2009

...

Décrire des gens à qui la vie leur fait un pied de nez, des personnes qui n’ont pas une vie droite, linéaire avec en filigrane « tout est beau, tout est rose », ou d’autres encore dont le bonheur les a oubliés sur le bas côté de la route. Toutes ces situations existent bel et bien. Se lever le matin, coûte que coûte, espérer mieux ou ne plus rien attendre du lendemain, se perdre ou se chercher pour trouver sa place, essayer de vivre avec son passé, son histoire, s’inventer un futur ou vivre au jour le jour….

Oliver Adam sait l’écrire sans jamais tomber dans le mélo ou le pathos. Avec lui, on prend en pleine figure des paquets d’émotion. Des vraies et sincères, des violentes ou des belles, et l’on on tangue au rythme des pages.

« Des vents contraires » m’a secoué. Le combat de ce père de famille qui lutte pour rester debout avec ces deux enfants. Il s’accroche à eux, il essaie de s’en sortir en ayant peur de perdre pied, de ne pas y arriver. Sa femme est partie sans laisser un mot ou une explication. Repartir à zéro, tirer un trait sur tout, revenir dans la ville où il a passé son enfance pour que les enfants aillent mieux. Pourquoi elle nous fait ça ? Tous les trois cherchent une réponse, s’obstinent, espèrent ou butent sans trouver la réponse. Dans les dernières pages, il nous livre le pourquoi et le comment. Un seul mot : bouleversant.

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30 septembre 2009

Un livre succulent sur tous les points de vue. Dès les premières pages, on est plongé dans ce Mexique d’une autre époque avec ses coutumes et ses plats. L’histoire est celle d’une jeune fille qui ne peut pas se marier. Selon la tradition familiale, Tita, la cadette, doit rester s’occuper de sa mère autoritaire, Mama Helena, pour le restant de ses jours. Mama Helena est la représentation type que l’on peut s’imaginer de ces femmes mexicaines au tempérament de feu et qui dirigeaient tout d’une poigne de fer : ferme et famille. Hors, Tita tombe amoureuse.

Une trame de fond déjà exploitée mais la magie de la littérature latino-américaine opère avec ses descriptions oniriques, son emphase et l’on ne sait plus si on est dans la réalité ou le conte, l’imaginaire.

Bercé par les odeurs et les couleurs, on lit avec régal les recettes que Tita nous confie. Sans qu’elle le veuille, tout ce qui résulte de cet amour : la joie, la peine, l’envie charnelle va s’intégrer dans ses plats. Il en résulte un roman drôle, magique et une envie de cuisiner !

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28 septembre 2009

SUPERBE

Agréablement surprise ! Je m’attendais à un livre un peu ennuyeux, longuet et ce fut l’inverse.

Très vite, on est captivé par le journal de Lancaster, les informations de l’époque (1933) et la part imaginaire du roman. Même si l’on sait qu’il ne survivra pas à son dernier vol, on veut espérer et croire à un miracle. Durant huit longues journées, on souffre à côté de lui, on ressent la soif et on pressent la mort qui arrive. Le désert y est superbement décrit et ce monde de sable apparait comme un monde à part, où rien n’est identique.

Ce livre m’a laissé une impression de sérénité et de paix intérieure : on ne peut que se sentir humble devant le désert…

Pierre de patience

P.O.L.

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25 septembre 2009

BOULEVERSANT ET ENVOUTANT

Un livre dont l’action se déroule dans une seule pièce comme dans un huit-clos. Une pièce dénudée qui s’accorde avec le style très épuré de l’auteur. Une écriture sans fioriture qui m’a subjuguée par sa poésie et par les sujets abordés.

On découvre une femme qui soigne son mari muré dans un silence. Ses journées, elle les passe à prier, soigner, prier encore au rythme de la respiration lancinante de cet homme Dans son rôle d’épouse, elle commence à lui parler de choses et d’autres banales. Plus les journées s’égrènent et plus, elle va lui confier tout ce qu’elle n’a jamais pu lui dire.

A l’opposé de l’image de la femme soumise, elle devient rebelle dans ses propos. Elle crie son indignation face à la condition des femmes en Afghanistan ou ailleurs. Elle interpelle Dieu et Allah sur la religion qui pousse les hommes à se combattre entre eux, à se tuer. Les interdits sont levés, elle parle de l’amour, de sexe, de son mariage forcé, de la religion et des lois dictées par les familles.

Au fil des pages, j’ai entendu et écouté ses prières, sa respiration et je me suis laissée transporter. Un livre bouleversant et envoûtant ….