- EAN13
- 9782384420698
- Éditeur
- La Gibecière à Mots
- Date de publication
- 25/05/2022
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782384420698
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1.99
Joseph Conrad (1857-1924)
"Deux hommes causaient dans le cabinet du rédacteur en chef du journal le plus
important d’une grande ville coloniale. Tous deux étaient jeunes. Le plus gros
des deux, blond, d’aspect plus citadin, était le rédacteur en chef et le co-
propriétaire du journal.
L’autre s’appelait Renouard. On pouvait voir clairement sur son beau visage
bronzé que quelque chose le préoccupait. C’était un homme maigre, tout à la
fois nonchalant et actif.
Le journaliste reprit :
– Il paraît que vous avez dîné hier soir chez le vieux Dunster ?
Il employait le mot « vieux » non pas dans le sens affectueux qu’on y attache
en parlant d’amis intimes, mais par simple constatation de la réalité. Le
Dunster en question était vieux, en effet. Ç’avait été l’un des hommes
politiques les plus considérables de la colonie : il s’était retiré des
affaires publiques après un voyage en Europe et un long séjour en Angleterre,
pendant lequel il avait eu une bonne presse. La colonie en était fière.
– Oui, j’y ai dîné, dit Renouard. Le jeune Dunster m’a invité juste au moment
où je sortais de son bureau. On eût dit une soudaine inspiration, et cependant
je ne puis me défendre d’y soupçonner une arrière-pensée. Il a beaucoup
insisté. Il m’a assuré que son oncle serait enchanté de me voir, ma nomination
à la concession de Malata ayant été, lui avait dit récemment celui-ci, l’un
des derniers actes de sa vie politique.
– C’est très touchant. Le vieux « sentimentalise » de temps à autre sur le
passé."
Recueil de 4 nouvelles.
"Le planteur de Malata" - "L'associé" - "L'auberge des deux sorcières" - "A
cause des dollars".
"Deux hommes causaient dans le cabinet du rédacteur en chef du journal le plus
important d’une grande ville coloniale. Tous deux étaient jeunes. Le plus gros
des deux, blond, d’aspect plus citadin, était le rédacteur en chef et le co-
propriétaire du journal.
L’autre s’appelait Renouard. On pouvait voir clairement sur son beau visage
bronzé que quelque chose le préoccupait. C’était un homme maigre, tout à la
fois nonchalant et actif.
Le journaliste reprit :
– Il paraît que vous avez dîné hier soir chez le vieux Dunster ?
Il employait le mot « vieux » non pas dans le sens affectueux qu’on y attache
en parlant d’amis intimes, mais par simple constatation de la réalité. Le
Dunster en question était vieux, en effet. Ç’avait été l’un des hommes
politiques les plus considérables de la colonie : il s’était retiré des
affaires publiques après un voyage en Europe et un long séjour en Angleterre,
pendant lequel il avait eu une bonne presse. La colonie en était fière.
– Oui, j’y ai dîné, dit Renouard. Le jeune Dunster m’a invité juste au moment
où je sortais de son bureau. On eût dit une soudaine inspiration, et cependant
je ne puis me défendre d’y soupçonner une arrière-pensée. Il a beaucoup
insisté. Il m’a assuré que son oncle serait enchanté de me voir, ma nomination
à la concession de Malata ayant été, lui avait dit récemment celui-ci, l’un
des derniers actes de sa vie politique.
– C’est très touchant. Le vieux « sentimentalise » de temps à autre sur le
passé."
Recueil de 4 nouvelles.
"Le planteur de Malata" - "L'associé" - "L'auberge des deux sorcières" - "A
cause des dollars".
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