Bird box, N'ouvrez jamais les yeux

Josh Malerman

Calmann-Lévy

  • Conseillé par
    18 septembre 2014

    Un concept intéressant mais...

    C'est aujourd'hui. C'est le grand jour. Depuis qu'ils sont nés (il y a quatre ans), Mallorie et ses enfants n'ont jamais quitté la maison. Aujourd'hui ils vont rejoindre, par la rivière, une colonie de rescapés. Si l'un d'entre eux ouvre les yeux, il mourra. Le voyage sera long et difficile.

    Difficile de ne pas faire l'amalgame entre Bird Box et La Route de Cormac McCarthy. Un évènement inconnu qui dévaste l'humanité, une "quête" à accomplir, des personnages qu'on désigne mais qu'on ne nomme pas, etc.
    Le livre de Josh Malerman n'est pas inintéressant. Le concept est plutôt prometteur : si on ouvre les yeux sur l'extérieur, quelque chose/quelqu'un nous rend fous. Les survivants décident de se calfeutrer chez eux et de porter des protections ophtalmiques (bandeaux, lunettes, etc) dès qu'elles sortent.


    Alternant flash-back et présent, le lecteur suivra Mallorie. D'un côté, jeune femme enceinte, de l'autre, maman rigoriste. Elle cherchera un refuge pour sa progéniture. Le récit au présent décrit les difficultés de la famille à se diriger dans une barque, avec les yeux fermés. Ils s'orientent à l'odorat et à l'ouïe. Si elle est un peu longue, cette partie ne manque pas d'intérêt : Où aller, quels sont les obstacles, comment se diriger, etc. La partie racontant l'origine commençait bien : un mal inconnu, l'humanité est obligée de se refermer sur elle-même, l'héroïne trouve un groupe de survivants, etc. Nous sommes bien dans un récit post-apocalyptique, avec ses règles : survie de la société, l'exploration du territoire... Malheureusement, en voulant agrandir le groupe, le rythme de narration ralentit mais l'action se divise, voire se dilue en plusieurs problématiques. On sent que l'auteur a voulu donner une personnalité à chaque personnage, mais en fait, il ne s'attardera que sur la moitié d'entre eux. La psychologie affichée n'est pas des plus fines.
    L'élément de peur est présent et bien exploité. On ne sait pas ce qui a dévasté l'humanité, on ne sait pas comment le mal opère. La seule chose à savoir, c'est qu'il ne faut pas regarder à l'extérieur. Seule entorse à ce "règlement", les chiens. D'un côté, ils semblent immunisés, de l'autre non...

    Le concept de Bird Box est sympathique, mais l'ensemble est trop long et trop maladroit pour qu'on puisse réellement s'y intéresser. Une gestion plus rigoureuse des personnages aurait été meilleure. L'univers, calqué sur La Route, aurait pu être évité. On espère que le second roman de Josh Malerman sera meilleur.

    http://tempsdelivresdotcom.wordpress.com/2014/09/18/bird-box/