• Conseillé par (Libraire)
    13 janvier 2022

    Coup de cœur de la chouette

    Cette biographie richement illustrée vise à lever le voile sur le mystère que fut la vie de Vivian Maier. Au-delà du mythe engendré par la découverte fortuite de ses photos, l'ouvrage redonne à la photographe ce que son oeuvre déjà inspire, c'est-à-dire sa profonde humanité.


  • Conseillé par (Libraire)
    30 décembre 2021

    Une vie qui éclaire l'oeuvre

    C’est l’ouvrage qui manquait. C’est le chainon manquant d’une histoire débutée en 2007 lorsque un jeune agent immobilier, John Maloof, achète à Chicago, au cours d’une vente aux enchères, des cartons emplis de photographies, de films non développés, de négatifs. Peu à peu, il perçoit la qualité potentielle des photos achetées, il acquiert d’autres lots à d’autres enchérisseurs. En 2009, il découvre, par un avis de décès, l’identité de la photographe: Vivian Maier. La suite on la connait: photos sur Internet, engouement mondial, premières expos, premières monographies, un livre romancé remarquable de Gaelle Josse « Une femme en contre jour », un documentaire de Maloof, « A la recherche de Vivian Maier », et actuellement une exposition au musée du Luxembourg. Cette chronologie incroyable ne dit pas pour autant la femme qui se tient derrière l’objectif, un mystère que les enquêtes journalistiques, les polémiques ne résolvent pas: française et américaine, visible et recluse, bienveillante et froide, les adjectifs antinomiques pour qualifier la photographe sont innombrables. Ann Marks, ancienne cadre de grandes entreprises, décide alors de combler les lacunes d’une biographie originelle syncopée et de tenter d’approcher la psychologie de la femme aux dizaines d’autoportraits.

    Des recherches généalogiques vont lui permettre de reconstituer l’enfance désagrégée entre une mère irresponsable et un père absent, violent et manipulateur. Son frère Carl, que Vivian ne verra presque jamais, donne en creux de nombreuses indications sur la vie de sa soeur ou du moins ses difficultés à vivre. L’autrice va rechercher et contacter de nombreuses personnes l‘ayant côtoyé du Champsaur en France, en passant par Chicago et surtout New-York la ville où elle réalisa, dans les années 50, probablement ses plus beaux clichés de rue sachant capter les différences sociales, la ségrégation raciale en utilisant l’humour, la causticité, la beauté formelle.

    On comprend à la lecture que lors de ses premières prises de vue l’ambition photographique professionnelle est réelle mais sans aucune relation, d’un abord difficile, il ne lui est pas aisé de se se faire un nom. Grâce au talent de Ann Marks, l’image de Vivian Maier apparait peu à peu sous le révélateur photographique, une image dévoilée et marquée à jamais par l’absence d’affection, d’amour notamment. L’ambition photographique professionnelle déçue est remplacée peu peu par une maladie mentale, celle du syndrome d’accumulation, pour la première fois vraiment prise en compte, qui la verra entasser les bobines de films non développés et des tonnes de journaux, les clichés virtuels, ne devenant plus qu’une « collection »  comme les autres, envahissant ses pièces de vie ou ses multiples garde-meubles. La nounou, garde d’enfants pendant des décennies, véritable chroniqueuse de la famille américaine de la classe moyenne, en perpétuel déménagement, va sombrer sous les journaux qu’elle photographie inlassablement comme une double possession. On la découvre féministe avant l’heure, attentive aux droits des noirs, socialement progressiste, étrangère aux bonnes manières, distante et même effrayée par les hommes mais aussi terriblement attachante, intelligente, brillante, capable contre toutes les conventions de partir seule pour un tour de monde initiatique. Les photos du livre, pour la plupart en miniatures, par leur impression chronologique balisent le parcours des états d’âme de la photographe dont les autoportraits et leur portée symbolique témoignent des dépressions, des périodes de bonheur.

    Un livre indispensable pour comprendre l'oeuvre magistral.


  • Conseillé par
    15 novembre 2021

    Enfin la véritable histoire de Vivian Maier

    Il faut vraiment remercier les éditions Despire d’avoir fait paraitre en France l’imposant travail généalogique d’Ann Marks sur Vivian Maier déjà publié en 2019 aux États -Unis sous le titre Vivian Maier Developped.

    Ann Marks, retraitée de postes à responsabilité dans des grosses entreprises, consacre son temps à la généalogie. Pendant six ans, elle étudie à peu près les 140 000 clichés de Vivian Maier, ses films super 8 et 16 mm et tous ses enregistrements qui constituent l’œuvre de cette artiste. Elle analyse son arbre généalogique, ses effets personnels, ses carnets, et livre l’histoire de son passé et de sa famille. Ainsi, elle reconstruit la vie de cette femme terriblement discrète, fort , décidée à dépasser ses failles pour vivre libre et affirmer son talent contre vents et marées.

    Depuis la découverte de ses photographies en 2017, l’engouement pour cette Mary Popping photographe, comme elle a été surnommée, fascine ! Gaëlle Josse s’en ai inspiré pour publier sa biographie romancée « Une femme en contre-jour » . Ses photographies furent découvertes par hasard en 2017 par John Maloof, jeune agent immobilier. (Voir Vivian Maier). Il a hérité de cette foule d’objets dont Vivian Maier n’a su se séparer. L’exposition du Musée du Luxembourg présente actuellement une partie de son œuvre (découverte à venir sur le blog).

    Mais, il me semblait absolument nécessaire de découvrir le travail de Ann Marks pour donner réalité à une femme particulière qui, grâce à ses photographies, a su capter avec sensibilité son époque et affirmer ses convictions modernes d’une société qu’elle souhaite progressiste et égalitaire

    La suite ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2021/11/12/vivian-maier-ann-marks/