L'absente de tous bouquets

Catherine Mavrikakis

Sabine Wespieser Éditeur

  • Conseillé par
    1 juillet 2021

    deuil, mère

    J’avais entendu une interview de l'autrice sur France Culture il y a quelques semaines qui m’avait intéressée. Un article dans "Lire" m’a convaincue de découvrir ce texte.

    Je dois dire que j’ai été dubitative en lisant ce journal de deuil.

    D’abord parce qu’il a parfois résonné en moi, mais surtout parce que je ne vis pas le deuil de la même façon que l'autrice. Je me suis parfois sentie très éloignée d’elle.

    Quelques citations :

    Tu n’as jamais cultivé ton jardin. (p.11)

    Pourtant, je m’apperçois que je suis aussi capable de donner naissance au monde. Ca pousse, ça pousse. Les fleurs travaillent toutes seuls à exister. (p.53)

    Je me régalais, éberluée que la vie soit simplement à portée de main. Dans le jardin. (p.67)

    Le passé ne sert à rien. Il n’y a pas à le ruminer. Ton mari et toi partagiez cette façon de vous taire sur vos souffrances les plus violentes. Là-dessus, je ne serai pas votre fille. (p.106)

    Néanmoins, dans ce retrait où ton existence s’était installée, toi qui t’étais pris l’Histoire et la Grande Guerre en pleine gueule de seize à vingt ans, tu m’as donné de quoi cultiver ma solitude. Je t’en suis infiniment gré. (p.131)

    Sachant que de la peine de ton fils, comme de celle de tous tes enfants, tu ne voulais rien connaître. J’étais celle qui prend soin des autres. Cela me donnait une place dans ce monde dont, toi, tu ne voulais pas. (p.143)

    Tu n’as jamais mangé les lotos (de l’Odyssée). Tu as gardé le passé vivant jusqu’à ta mort. Quelle douleur ! (p.173)

    https://alexmotamots.fr/labsente-de-tous-bouquets-catherine-mavrikakis/