Variations sur le regard, Recueil de billets d'observations
EAN13
9782956581000
Éditeur
5 sens éditions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Variations sur le regard

Recueil de billets d'observations

5 sens éditions

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782956581000
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    5.99

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Comme l'auteure, laissez-vous porter de regard en regard...

« Le regard est volontiers assimilé à une fenêtre sur la pensée, sur les
sentiments ou sur l’âme. Mais gardons-nous d’approuver pleinement la métaphore
dans la mesure où la maîtrise que nous en avons autorise bien des camouflages,
voire des travestissements. », constate Dominique Godfard qui, au départ,
voulait simplement écrire un billet sur les échanges et dérobades entre
regards (par exemple, le sentiment d’être devenu transparent aux yeux du
garçon de café alors qu’on voudrait passer sa commande ; ou bien, dans la rue,
le contraire à l’approche d’un mendiant qu’on s’efforce d’effacer de son champ
visuel). Puis ce premier billet en a suggéré d’autres, de plus en plus
nombreux puisque parmi ses définitions (13 dans le Littré !) le regard, c’est
aussi la manière dont on regarde. C’est ainsi que l’auteure, aidée de ses
souvenirs et, parfois, de quelques belles citations, s’est laissée porter de
regard en regard...

Plongez-vous sans plus attendre dans cet ouvrage composé d'une multitudes de
billets sur le regard, ses significations et ses non-dits.

EXTRAIT DE Le regard qui se cache

Du regard qui se défile, effrayé à la perspective d’affronter celui d’autrui,
il n’existe qu’un pas au regard qui se cache derrière les paupières légèrement
tirées vers le bas comme un store à moitié baissé, ou à l’abri d’un lointain
point d’observation sur lequel il s’immobilise, ou encore, derrière les verres
teintés de lunettes de soleil.
Une des raisons courantes de ces manœuvres d’évitement est de ne pas attirer
l’attention sur soi, comme si l’on devenait transparent du moment qu’on ne
regarde pas l’autre… Au fond, les yeux auraient la faculté presque physique de
« taper » dans la prunelle d’autrui pour dire « Coucou ! C’est moi. Je suis
là… » et donc de faire remarquer sa présence, ou, à l’opposé et au nom d’une
réciprocité que personne n’a jamais démontrée, de n’être pas vu d’autrui si on
ne le regarde pas. Ainsi, ces souvenirs scolaires des yeux de la maîtresse au
moment où elle va appeler un élève au tableau ; un faisceau qu’on sent passer
sur soi comme la lumière d’un phare fouillant la crête de la classe tandis
qu’on fixe avec une extraordinaire intensité n’importe quel point de son
pupitre, tête baissée, avec l’espoir qu’on n’entendra pas son nom !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née à Casablanca, Dominique Marie Godfard a quitté le Maroc à 22 ans. Elle a
vécu à Paris, à Londres, et habite depuis neuf ans la Basse-Normandie.
D’abord nouvelliste, elle s’est tournée en 1999 vers le roman (La Pampa) et
vient de publier : Le bus pour Drancy (roman, 2014),  Une année percheronne
(Journal, 2015) et Le bonheur passait, il a fui ! (Nouvelles, 2016). Elle a un
site http://lamachineaecrirededominique.wordpress.com/ et nourrit de ses
lectures son blog : http://des-livres-et-moi.blogs.nouvelobs.com/.
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