Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?, puiser dans le terreau autobiographique, découvrir son propre chantier utopique
EAN13
9782814503472
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Temps Réel
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

puiser dans le terreau autobiographique, découvrir son propre chantier utopique

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Dans le travail de préparation de Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?,
souvent pensé au W de Georges Perec. De toute façon, après W, plus question de
pratiquer l'autobiographie naïvement, ou comme si la leçon ne nous avait pas
été donnée : c'est le chemin vers le secret autobiographique qui donne sa
densité au récit, et son architecture au texte.

Si les incidents ou l'arbitraire de la biographie nous conduisent à un texte
accidenté, est-ce que ce n'est pas cela d'abord qu'il faut alors se donner
comme contrainte – sinon comme expérience – littéraire ?

Ainsi, dans Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?, les vitesses de récit
changent constamment. Un instant peut devenir une époque: ainsi, ce mariage
contracté avec un Russe qui ne reparaît pas. Ainsi, cet échouage provisoire
dans une ville de l'est canadien pour un colloque universitaire. Ainsi, ce
lent dépli de l'enfance avec curieux ballet des mères, et ce qui s'ensuit
d'obscurité pour les enfants en trimbale, obscurité dont on comprend bien que
la narratrice l'affronte par ce récit, plutôt que ce qui la provoque.

On écrit avec de soi, disait Roland Barthes. L'autobiographie est une
traversée. On y puisse, dans ces instants incontournables par leur densité.
Mais le matériau de l'explication surgit sans qu'on sache: une plaque émaillée
parce que Verlaine a vécu dans cette maison; les menus de la cantine du
collège, détaillés comme s'ils expliquaient tout de la violence par ailleurs
faite, la mutité d'un proche.

Et cela n'empêche pas de brasser une histoire bien plus large que soi, où
interviennent les émissions de la télévision des années 70-80, la fin du Parti
communiste, les logements de fonction de l'éducation nationale, et le corps à
construire de ces enfants mis arbitrairement hors de la structure familiale
qui sert de modèle à la société – faites avec.

Sarah Cillaire parle d'un "chantier qui serait une partition, une
redistribution de la mémoire et de la voix en fonction des lieux", Elle dit :
chantier ouvert, destiné à être retourné, redessiné, élargi de façon
cumulative". Et c'est peut-être ici le défi littéraire: on nous invite dans le
chantier même, avec ces éléments comme tombés durement sur le sol vie, et qui
nous sont autant d'énigmes coupantes, trop dures ou lourdes pour être
déplacées, et c'est pourtant là qu'est l'expérience d'écriture.

Celles et ceux qui suivent le blog de Sarah Cillaire, Séries, trouveront dans
ce texte un prolongement à ce que le blog a exploré ces derniers mois.

Alors, dans une chambre d'hôte perdue de l'autre côté de la mer, ou dans
l'impossibilité de ne pas habiter Paris, ou dans ce dépli d'enfance qui
devient comme un mur lisse et âpre, ce qui nous est donné pour notre propre
investigation quand à ce qu'on cherche chacun, via temps, lieux, espace, pour
notre part d'utopie.

Au début, nous regroupions ces récits, dans publie.net, sous l'intitulé "zone
risque": ici, elle n'est pas jouée.

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