- EAN13
- 9782381118871
- Éditeur
- Editions Homme et Litterature
- Date de publication
- 02/02/2024
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La Pensée
(tome 1) La genèse de la pensée et les paliers de son ascension spontanée
Maurice Blondel
Editions Homme et Litterature
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782381118871
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5.49
La pensée est-elle une unité subsistante ? Existe-t-il un problème de la
Pensée, indépendamment des applications variées, des productions multiformes,
des manifestations éphémères qu’on est tenté d’attribuer à cette cause
mystérieuse ? On s’imagine la connaître parce qu’on l’a nommée, et on se
plaît dès lors à la croire évidente parce qu’elle est une appellation simple
pour cacher la plus secrète, la plus invisible, la plus insaisissable des
réalités ou des fictions. Pour préciser, n’est-ce pas même moins de la pensée
déjà constituée que des conditions du penser, de l’acte intrinsèque de penser,
de la réalité autant que de la possibilité du penser qu’il s’agit d’abord ? Et
dès lors ne voit-on pas que ce problème, préalable à tout autre, ne semble pas
avoir été aperçu en sa primitive pureté, ni, par conséquent, méthodiquement
examiné, ni, encore moins, expressément résolu?
Notre première tâche est donc de discerner ce qui fait question, et de montrer
que si, en fait, la pensée a d’ordinaire paru l’instrument propre à résoudre
tous les problèmes, c’est elle cependant qui, plus que tous autres, fait
elle-même problème. Pour être pleinement éclairante, elle a besoin d’être
éclairée sur ses origines, sur sa nature, sur sa destination...
Pensée, indépendamment des applications variées, des productions multiformes,
des manifestations éphémères qu’on est tenté d’attribuer à cette cause
mystérieuse ? On s’imagine la connaître parce qu’on l’a nommée, et on se
plaît dès lors à la croire évidente parce qu’elle est une appellation simple
pour cacher la plus secrète, la plus invisible, la plus insaisissable des
réalités ou des fictions. Pour préciser, n’est-ce pas même moins de la pensée
déjà constituée que des conditions du penser, de l’acte intrinsèque de penser,
de la réalité autant que de la possibilité du penser qu’il s’agit d’abord ? Et
dès lors ne voit-on pas que ce problème, préalable à tout autre, ne semble pas
avoir été aperçu en sa primitive pureté, ni, par conséquent, méthodiquement
examiné, ni, encore moins, expressément résolu?
Notre première tâche est donc de discerner ce qui fait question, et de montrer
que si, en fait, la pensée a d’ordinaire paru l’instrument propre à résoudre
tous les problèmes, c’est elle cependant qui, plus que tous autres, fait
elle-même problème. Pour être pleinement éclairante, elle a besoin d’être
éclairée sur ses origines, sur sa nature, sur sa destination...
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