Le temps qui résiste

À un demi-siècle de distance, la plupart des thèmes abordés sont d’actualité
et tout se passe comme si la terre ne tourne pas face au temps qui résiste.
Il n’est pas anodin de constater que l’esprit qui prévalait ces cinq dernières
décennies est toujours présent confortant cette idée que rien n’a vraiment
changé et que nous nous baignons toujours dans le même fleuve. Cet immobilisme
apparaît, aux yeux de ceux qui rêvent de sortir l’Afrique de sa torpeur, comme
la condamnation de Sisyphe.
Nous avons besoin que notre époque réponde aux interrogations qui nous
taraudent depuis très longtemps : que faire de notre jeunesse abreuvée de
nouvelles technologies qui peu à peu deviennent des épées de Damoclès au lieu
de formidables et irréversibles opportunités pour l’avenir ? Comment faire
coïncider nos actes et nos paroles aussi bien à l’intérieur qu’en dehors de
nos frontières ? Quelle est la place de l’intellectuel dans nos sociétés ?
Est-il condamné à n’être qu’un opposant professionnel ou un courtisan assumé
sans honte ?
Toutes ces questions, loin d’être nouvelles, ne sont ni à fuir ni à
contourner. Elles doivent être regardées en face.