- EAN13
- 9782228914772
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Payot & Rivages)
- Date de publication
- 1979
- Collection
- Bibliothèque historique Payot
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
À l'aube du féminisme : les premières journalistes (1830-1850)
Laure Adler
FeniXX réédition numérique (Payot & Rivages)
Bibliothèque historique Payot
Livre numérique
Elles étaient couturières ou lingères. Elles étaient descendues dans la rue en
1830 puis, déçues, amères après la révolution trahie, elles entrèrent dans une
secte socialiste communautaire : le Saint-simonisme. Là, entre femmes, entre
prolétaires, elles se réunirent, mirent leurs économies en commun et fondèrent
le premier journal féministe français. Il était écrit, dirigé, géré, distribué
par des femmes. L'expérience dura deux ans. Cela ne s'arrêta pas là. Des
bourgeoises, plus cultivées, moins libertaires peut-être, mais avec
obstination et talent, lancèrent toute une série de journaux féminins,
spécialement écrits pour les femmes. La bourgeoise cultivée devenait
émancipée. Si, auparavant, leurs maris ne leur reconnaissaient que des
devoirs, elles acquerront désormais des droits : droit de penser, droit de
s'exprimer, droit de régner dans leur foyer. Bref, on arrivait au règne de la
liberté. Dès les débuts de la révolution de 48, les prolétaires et les
bourgeoises se réunirent et firent ensemble, quotidiennement, le journal, qu'à
bon droit, elles pouvaient appeler le journal de toutes les femmes. Ce fut,
avec la répression de juin, puis avec la trahison de nos chers socialistes,
que la presse féministe s'éteignit. Il faudra attendre l'après 68 pour la voir
renaître, aussi diverse, vive, provocante qu'en 1832.
1830 puis, déçues, amères après la révolution trahie, elles entrèrent dans une
secte socialiste communautaire : le Saint-simonisme. Là, entre femmes, entre
prolétaires, elles se réunirent, mirent leurs économies en commun et fondèrent
le premier journal féministe français. Il était écrit, dirigé, géré, distribué
par des femmes. L'expérience dura deux ans. Cela ne s'arrêta pas là. Des
bourgeoises, plus cultivées, moins libertaires peut-être, mais avec
obstination et talent, lancèrent toute une série de journaux féminins,
spécialement écrits pour les femmes. La bourgeoise cultivée devenait
émancipée. Si, auparavant, leurs maris ne leur reconnaissaient que des
devoirs, elles acquerront désormais des droits : droit de penser, droit de
s'exprimer, droit de régner dans leur foyer. Bref, on arrivait au règne de la
liberté. Dès les débuts de la révolution de 48, les prolétaires et les
bourgeoises se réunirent et firent ensemble, quotidiennement, le journal, qu'à
bon droit, elles pouvaient appeler le journal de toutes les femmes. Ce fut,
avec la répression de juin, puis avec la trahison de nos chers socialistes,
que la presse féministe s'éteignit. Il faudra attendre l'après 68 pour la voir
renaître, aussi diverse, vive, provocante qu'en 1832.
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