- EAN13
- 9782130824527
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 07/10/2020
- Collection
- Hors collection
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782130824527
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
21.99
Autre version disponible
Cinq siècles avant notre ère, les Romains ont dessiné les traits d’une forme
première du droit nommée ius. Fondatrice, des siècles d’histoire n’altèreront
pas ses particularités : autonomie à l’égard du religieux, du sacré et dans
une certaine mesure, du pouvoir politique. De même, le temps n’altèrera pas sa
capacité à créer pour elle-même de nombreuses figures institutionnelles — la
filiation, la paternité, la propriété, le contrat — distinctes des réalités
sociales auxquelles elles correspondent. Mais on est encore très loin du
développement d’un droit écrit. Longtemps, le ius ne s’est référé qu’à la loi
des Douze Tables, premier corpus de lois romaines écrites qui prenait la forme
d’une collection de brèves phrases proverbiales, ou à des recueils de formules
rituelles. Aussi a-t-on cherché, en quête d’une anthropologie universelle de
la parole comme fondatrice de la norme, une voie d’accès à la naissance du
droit dans l’étude des sociétés sans écriture. Cette démarche redonne tout son
sens à une évidence longtemps négligée et incomprise par l’historiographie :
le ius fut d’abord une parole jurée, une parole de paix. Autour de cette
parole première en gravitent d’autres : celles de la loi, de l’interprète, du
magistrat, du titulaire d’offices sacerdotaux ou encore du citoyen. Robert
Jacob reconstitue par là un ensemble rituel cohérent, dont l’analyse permet de
poser un regard neuf sur les commencements de la culture juridique
occidentale.
première du droit nommée ius. Fondatrice, des siècles d’histoire n’altèreront
pas ses particularités : autonomie à l’égard du religieux, du sacré et dans
une certaine mesure, du pouvoir politique. De même, le temps n’altèrera pas sa
capacité à créer pour elle-même de nombreuses figures institutionnelles — la
filiation, la paternité, la propriété, le contrat — distinctes des réalités
sociales auxquelles elles correspondent. Mais on est encore très loin du
développement d’un droit écrit. Longtemps, le ius ne s’est référé qu’à la loi
des Douze Tables, premier corpus de lois romaines écrites qui prenait la forme
d’une collection de brèves phrases proverbiales, ou à des recueils de formules
rituelles. Aussi a-t-on cherché, en quête d’une anthropologie universelle de
la parole comme fondatrice de la norme, une voie d’accès à la naissance du
droit dans l’étude des sociétés sans écriture. Cette démarche redonne tout son
sens à une évidence longtemps négligée et incomprise par l’historiographie :
le ius fut d’abord une parole jurée, une parole de paix. Autour de cette
parole première en gravitent d’autres : celles de la loi, de l’interprète, du
magistrat, du titulaire d’offices sacerdotaux ou encore du citoyen. Robert
Jacob reconstitue par là un ensemble rituel cohérent, dont l’analyse permet de
poser un regard neuf sur les commencements de la culture juridique
occidentale.
S'identifier pour envoyer des commentaires.