- EAN13
- 9782072274725
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 11/2022
- Collection
- NRF Biographies
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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L'homme au gilet rouge de la bataille d'Hernani : c'est l'image légendaire que
conserve Théophile Gautier dans la mémoire collective. Et la légende dit vrai.
Gautier a été l'un des cœurs battants du romantisme, à l'heure de son
embrasement : 1830, où se succédèrent deux révolutions, le drame flamboyant de
Victor Hugo et les barricades. Âgé d'à peine vingt ans, il fit alors
l'expérience de la politique et entra en littérature. Aux illusions de l'une,
il allait répondre par la religion de l'autre. Tandis que les prédicateurs,
Hugo, Lamartine ou Vigny, aspiraient à remettre le siècle dans la bonne
direction, Gautier entendait incarner une sorte de libertinage irresponsable
et d'insoumission. Autour de lui se pressaient des poètes – Pétrus Borel et
Nerval notamment – et d'autres artistes aussi singuliers que soudait une même
fureur de vivre. Mais le culte de l'art nouveau contre les perruques
classiques et les corsets de la morale devait se heurter, fatalement, aux
réalités de la France moderne. Difficile pour un fils de famille modeste
d'échapper à sa condition sociale ; difficile également de concilier l'audace
esthétique avec le marché élargi de la chose écrite. Fort du scandale que
provoquèrent, en 1835, Mademoiselle de Maupin et sa préface, Gautier devint
journaliste. Pendant près de quarante ans, l'apôtre de "l'art pour l'art" dut
composer et ruser avec les servitudes de la presse et les pouvoirs en place.
Ce qui n'empêcha pas ses chroniques d'enregistrer le meilleur de l'époque : de
Balzac et Musset à Baudelaire et Flaubert, d'Ingres et Delacroix à Courbet et
Manet, de Berlioz et Chopin à Verdi et Wagner. Avec Gautier pour guide, le
lecteur d'aujourd'hui traverse le romantisme et voit se lever notre modernité
; car l'auteur du Capitaine Fracasse a aussi été le dédicataire des Fleurs du
mal. Dérouler son existence, c'est enfin pénétrer dans l'intimité d'un homme
qui redoutait plus que tout la solitude et la chasteté. Grand amoureux, grand
voyageur, grande plume, tel que ce livre le fait revivre.
conserve Théophile Gautier dans la mémoire collective. Et la légende dit vrai.
Gautier a été l'un des cœurs battants du romantisme, à l'heure de son
embrasement : 1830, où se succédèrent deux révolutions, le drame flamboyant de
Victor Hugo et les barricades. Âgé d'à peine vingt ans, il fit alors
l'expérience de la politique et entra en littérature. Aux illusions de l'une,
il allait répondre par la religion de l'autre. Tandis que les prédicateurs,
Hugo, Lamartine ou Vigny, aspiraient à remettre le siècle dans la bonne
direction, Gautier entendait incarner une sorte de libertinage irresponsable
et d'insoumission. Autour de lui se pressaient des poètes – Pétrus Borel et
Nerval notamment – et d'autres artistes aussi singuliers que soudait une même
fureur de vivre. Mais le culte de l'art nouveau contre les perruques
classiques et les corsets de la morale devait se heurter, fatalement, aux
réalités de la France moderne. Difficile pour un fils de famille modeste
d'échapper à sa condition sociale ; difficile également de concilier l'audace
esthétique avec le marché élargi de la chose écrite. Fort du scandale que
provoquèrent, en 1835, Mademoiselle de Maupin et sa préface, Gautier devint
journaliste. Pendant près de quarante ans, l'apôtre de "l'art pour l'art" dut
composer et ruser avec les servitudes de la presse et les pouvoirs en place.
Ce qui n'empêcha pas ses chroniques d'enregistrer le meilleur de l'époque : de
Balzac et Musset à Baudelaire et Flaubert, d'Ingres et Delacroix à Courbet et
Manet, de Berlioz et Chopin à Verdi et Wagner. Avec Gautier pour guide, le
lecteur d'aujourd'hui traverse le romantisme et voit se lever notre modernité
; car l'auteur du Capitaine Fracasse a aussi été le dédicataire des Fleurs du
mal. Dérouler son existence, c'est enfin pénétrer dans l'intimité d'un homme
qui redoutait plus que tout la solitude et la chasteté. Grand amoureux, grand
voyageur, grande plume, tel que ce livre le fait revivre.
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